Import-substitution: la filière bois en exhibition au Palais des congrès

Meubles et services offerts par des menuisiers locaux attirent du beau monde à l’occasion de Promote 2024.



Une carte de visite faite en bois. Cela ne court pas les rues. A la 9e édition du Salon International de l’Entreprise, de la Pme et du Partenariat de Yaoundé qui se tient du 17 au 25 février au Palais des congrès, des spécimens de ce produit sont à portée de vue. Il en est de même des stylos et autres objets faits en bois [meubles, salle à manger, salon, etc].

La transformation locale du bois s’accélère au Cameroun. Ferdinand Raimondi Enama Alima est chargé de l’étude et de la conception au bureau d’étude Wood Tech Mobiliers. « Nous transformons du bois pour la consommation finale », indique ingénieur de travaux en ameublements et conception bois formé à l’Iut-Bois de Mbalmayo.
Pour cette structure, le bois n’a plus de secret. « Nous exerçons dans trois domaines précis que sont l’ameublement [placards, salle à manger et même salons], la décoration extérieure c’est-à-dire que nous aménageons des espaces commerciaux et nous accompagnons les clients de la conception à la réalisation. Enfin, nous nous déployons dans la construction c’est-à-dire que nous faisons la réalisation des charpentes et des boukarous en bois, etc. ».
Comme cette structure, la société Dino et Fils, spécialisée également dans la transformation locale du bois expose ses produits à Promote 2024. Portes et meubles faits aux différentes essences du pays. « Nous avons là [pointant du doigt des meubles dans son stand], des portes en Ayos, sapelli et Bibinga », indique-t-il. Il s’agit du bois extrait, d’après Cyrille Bamen, l’un des responsables, des forêts de l’Est.
Fortement recommandée par les pouvoirs publics, la transformation locale du bois fait encore face à certaines difficultés. « Les clients jugent trop chers nos produits et ceux-ci ne se sont pas encore accommodés aux constructions en bois travaillé », déplore Ferdinand Raimondi Enama Alima. Pour Cyrille Bamen, le renchérissement des prix des carburants ne rend pas également la tâche aisée. « Tous nos générateurs fonctionnent à l’aide des carburants. La hausse des prix des produits pétroliers a donc un impact sur les coûts de nos produits qui déjà sont jugés chers par nos clients ».
Dans la loi de Finances 2023, l’Etat a relevé le taux du droit de sortie applicable aux bois en grumes à 60% contre 50% un an plus tôt, puis de 60% à 75% pour la loi 2024. Par ailleurs, le plan directeur d’industrialisation ambitionne une revalorisation de la valeur ajoutée manufacturière de 14,7% à 25% en 2030 et la part des exportations à 54,5%. Le secteur forêt-bois et dérivés est considéré comme un des piliers industriels structurants pour atteindre cet objectif.

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