Restructuration: Le projet de 10 000 logements sociaux de Pizzarotti en mode reconfiguration

L’entreprise italienne vient de lancer un appel d’offres interne pour recruter un responsable des services techniques dont l’une des missions sera de proposer un développement détaillé des phases du projet exécutif.

L’entreprise Pizzarotti, adjudicataire du marché de conception/réalisation de 10 000 logements et leurs équipements socioculturels à Yaoundé et ses environs veut recruter un responsable des services techniques et un assistant chargé de l’aider dans sa tâche. C’est ce qui transparaît de deux appels d’offres que vient de lancer cette société italienne. Concrètement, le prestataire recherché devra, apprend-on, produire un document qui retrace les phases détaillées du projet exécutif avec une référence  à la construction de la base industrielle et des infrastructures électriques, hydrauliques et routières connexes qui s’étend sur environ 16 hectares ; planifier et gérer les activités des services techniques du contrat incluant l’élaboration et la gestion des budgets (économiques et financiers à des services techniques) ; diffusé aux parties intéressées la planification exécutive et de construction et le suivi relatif au processus d’approbation ; préparer tous les documents d’ordre technique pour permettre au bureau d’achat de rédiger les contrats, demandes d’achat et ordres de travaux nécessaires à la réalisation de la commande. Il est également attendu du consultant, la vérification des variations proposées lors de la construction ou des modifications techniques, mais également d’être l’interface avec le directeur des travaux pour la bonne exécution des travaux  et pour la résolution des non conformités etc.

Lenteurs

Les missions assignées au prestataire évoqué supra, sont partie intégrante de la phase I du projet de conception/réalisation de 10 000 logements et leurs équipements socioculturels à Yaoundé. Pour cette amorce, le cahier de charges prévoyait en 2017, au moment de l’attribution du marché à Pizzarotti, la construction de 1000 logements sociaux. Curieusement, et ce sans aucune explication, ce nombre a été considérablement revu à la baisse. 6 ans plus tard, plus précisément en juin 2023, lors d’une visite sur le chantier pilote à Ekoko II, à Mfou (région du Centre), Célestine Ketcha Courtes, ministre de l’Habitat et du Développement Urbain (Minhdu), ne parlait plus que de 224 logements. Toutefois, 7 ans après le lancement du projet, moins de 100 bâtiments sont sortis de terre.  Lors de sa dernière visite, le Minhdu n’en dénombrait que 32.

Quant à la base industrielle, pierre angulaire du projet, elle n’est pas encore opérationnelle. Pourtant, selon le plan de départ qui semble toujours d’actualité si l’on s’en tient aux missions assignées au consultant qui sera recruté dans le cadre de l’appel d’offres susmentionné, elle devait fournir la grande majorité des composantes nécessaires à la bonne exécution des travaux. «De la fabrication de polystyrène à la production de peinture, l’assemblage de portes et fenêtres, la menuiserie bois et métallique, la centrale à béton, et la mise en exploitation de la station de concassage», rappelait le Mindhu, il y a près d’un an.  Les travaux réalisés à date, ont englouti 43 milliards de FCFA sur les 115 milliards de FCFA obtenus sous forme de prêt auprès de la banque italienne Intesa Sanpaolo. Au regard de ce qui précède, Célestine Ketcha Courtès s’est laissée aller à quelques réflexions fatalistes. «À ce jour, la situation ne permet pas d’avoir la moindre visibilité sur les travaux et activités relatifs à la construction en masse des logements. Ce qui ne permet pas à ce jour d’avoir une projection à court, moyen voire long terme des quantités des logements à produire en vue de l’attribution aux populations des premiers logements»

Sérénité dans le volet financier

Dans son discours, le membre du gouvernement semblait accabler la Société immobilière du Cameroun (Sic) à qui a été confiée la maîtrise d’ouvrage du projet à la suite du Minhdu, qui en a tenu les rênes pendant 4 ans.  A tout le moins, même si depuis lors les travaux n’ont pas beaucoup avancé (42 logements de plus construits, ce qui porte le total à 74 sur un objectif de 224 logements pour la phase pilote, ndlr), la Sic prédit tout de même le retour de la sérénité sur le volet financier avec l’entrée en jeu de la Caisse autonome d’amortissement (Caa).  «Nous avons demandé que tout soit centralisé par le point focal (la Caisse autonome d’amortissement). La CAA est le dépositaire de la dette extérieure à travers les 115 milliards de Fcfa qui sont dans ses caisses. Il faut que les moyens venant du Cameroun (fonds de contrepartie, ndlr) soient aussi déposés dans la même banque. Si on n’a pas ça, on pourra avoir des lourdeurs pour les 30 mois qui restent. C’est ça le risque pour la SIC. Mais comme le Premier ministre a accepté l’option de faire de la CAA le dépositaire de tout ce qui est élément financier, nous sommes confiants que ça pourra marcher », indiquait en mars 2024, Ahmadou Sardaouna, directeur général de la Sic.

Pour mémoire, le projet de conception/réalisation de 10 000 logements et leurs équipements socioculturels à Yaoundé doit s’achever au cours de l’année 2026. Dans sa deuxième phase, il est question de construire 9 000 logements à Zouatoupsi et Nkolntsam, dans l’arrondissement de Mbankomo, toujours dans la région du Centre.

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