Dépenses fiscales: Une mesure gouvernementale budgétivore pour faciliter l’importation de 190 000 tonnes de riz

cette cargaison en provenance d’inde a bénéficié, selon des informations relayées par le ministère du commerce, d’une exonération complète des droits de douane. un manque à gagner considérable qui vient alourdir un peu plus la facture des pertes enregistrées par l'Etat au fil des années en raison de cette politique.

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On a des nouvelles de la cargaison de 190 000 tonnes de riz en provenance de l’Inde,  dont l’arrivée sur le territoire camerounais a été annoncée par le ministre du Commerce en octobre 2023. Cette marchandise qui, en principe, devait garantir la disponibilité de ce produit de grande consommation sur le marché local pendant les fêtes de fin d’année,  sera finalement réceptionnée au courant de cette année. C’est du moins le discours qu’a tenu le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, lors d’une réunion de concertation organisée le 21 février 2024 à Yaoundé, entre le membre du gouvernement et des opérateurs économiques ayant bénéficié des quotas d’importation. L’assurance affichée par le chef de ce département ministériel, est confortée par les mesures mises en œuvre par le gouvernement pour faciliter l’importation de ce riz. En effet, à titre exceptionnel,  la cargaison évoquée supra va bénéficier d’une exonération totale de droit de douanes appliquée à l’importation du riz.

Après avoir fait passer cette taxe de 20 à 5% en 2016, le gouvernement renonce cette fois à toutes les recettes douanières que génère en temps normal ce type d’opération.  Ceci, afin d’éviter une pénurie de riz sur l’ensemble du territoire national et s’assurer du maintien de son  prix à un niveau relativement bas dans les marchés. C’est d’ailleurs cette volonté qui conforte l’Etat dans le maintien de cette politique qui le prive chaque année d’importantes recettes dans un contexte marqué par des contraintes budgétaires. Selon les données de la Direction générale des impôts,  «à travers des dépenses fiscales telles que la réduction ou l’exonération des impôts et taxes, le gouvernement camerounais se prive chaque année de 52 milliards de FCFA, pour s’assurer de l’approvisionnement du marché en riz et de la pratique des prix à la portée de la majorité».  Sans aucun doute, l’exonération totale accordée aux opérateurs économiques dans le cadre de l’opération d’importation de la cargaison de 190 000 tonnes de riz en provenance de l’Inde, vient aggraver ce manque à gagner, qui de 2016  à 2022, est estimé à près de 1000 milliards de FCFA. Ce chiffre tient également compte des exonérations accordées aux importateurs de poissons congelés et de blé.

Dans les hautes sphères de l’Etat la réduction voire la suppression de ce type d’exonération meuble les débats depuis de nombreuses années. En attendant la matérialisation de ces aspirations, le gouvernement veut renforcer la production nationale en produits de grande consommation, dont l’insuffisance contribue à alourdir la facture des importations. Les espoirs de l’Etat reposent sur un programme baptisé «politique d’import-substitution» qui consiste à abandonner l’importation de biens pouvant être produits localement.

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