Un baobab de la politique est tombé. Le chairman Ni John Fru Ndi est mort dans la nuit du lundi 12 juin 2023 des suites de maladie à Yaoundé. L’annonce de sa disparition s’est aussitôt répandue comme une trainée de poudre, et a suscité de vifs messages de compassion au sein de la classe politique de l’opposition en particulier.
Le premier vice-président du SDF, Joshua Osih, qui a par ailleurs officialisé la nouvelle, s’est épanché en ces mots dans un tweet publié mardi matin : « Mon cœur saigne. Tu étais bien plus que notre Chairman. Tu as beaucoup compté pour beaucoup d’entre nous et encore plus pour moi. Une lueur d’espoir et de confiance. Ton héritage vivra. A luta continua », a déclaré le candidat à la présidentielle 2018.
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Un autre candidat à cette présidentielle, Cabral Libii du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), a également fait part de ses émotions sur son compte Facebook, et salue « la mémoire de ce combattant infatigable pour l’avènement de la démocratie dans notre pays. Le multipartisme de l’ère moderne que nous prenons pour une évidence aujourd’hui porte la marque indélébile et infalsifiable du Chairman qui aux débuts des années 90 avait brisé les codes et la rigidité du parti unique en vigueur ».
Sa contribution à la démocratisation du pays lui est également reconnu par Grégoire Owona, secrétaire général adjoint du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) le parti au pouvoir, qui entretenait des relations très étroites avec le défunt. « Le Cameroun perd en lui une figure majeure de notre démocratisation, qui aura porté en son temps et avec ténacité, les convictions de sa formation politique. L’homme politique, opposant certes, que j’ai eu le plaisir de fréquenter en diverses et nombreuses circonstances n’en n’était pas moins un républicain pour qui l’intérêt général devait toujours primer sur les ambitions personnelles ».
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Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, s’inscrit dans la même mouvance, mais souligne surtout sa mission inachevée en politique. « Ni John Fru Ndi a joué un rôle significatif dans la lutte inachevée du peuple Camerounais pour la reprise du contrôle de son destin. Je salue la mémoire d’un leader singulier, charismatique et courageux. Puisse la terre de nos ancêtres lui être légère« .
Quant à Serge Espoir Matomba, le premier secrétaire général du Parti uni pour la rénovation sociale (PURS), il exalte la mémoire d’un « homme de grandes valeurs et politicien avisé ». Il renchérit : « il était cet être chaleureux capable de vous faire sourire malgré la gravité d’une situation ».
Le député Jean Michel Nintcheu, radié jadis du Social democratic front, lui rend un hommage édulcoré en saluant la mémoire d’« un grand homme malgré ses graves errements ces dernières années ».
Le leader du mouvement « Now », Akere Muna, s’est lui aussi inscrit dans la mouvance de ces hommages à Fru Ndi, et indique dans un tweet que « l’histoire du retour à la politique multipartite au Cameroun ne saurait s’écrire sans son nom en lettres d’or. Sa vie est une leçon sur le fait que le leadership consiste à servir et non à être servi. Il est peut-être parti, mais il reste immortalisé pour l’éternité par son parcours. Requiescat in Pace », s’épanche-t-il.
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La patronne du Cameroon people’s party (CPP), Edith Kah Walla pleure quant à elle un maitre politique, de qui elle a reçu beaucoup d’enseignements en politique. « Je n’oublierai jamais ce que j’ai appris de lui sur la politique auprès du peuple. Nous continuerons à nous battre pour que le pouvoir revienne au peuple camerounais ».
Dans cette même veine Me Emmanuel Smih, l’un des vice-présidents du MRC, a lui aussi écrit un message émouvant d’hommage au chairman, dans lequel il ressasse ses premiers souvenirs de militant engagé du SDF aux côtés du disparu.
« Alors va, Chairman. La maladie a fini par avoir raison de toi. Tu retrouveras ta douce Rose là-bas, dans la félicité éternelle. Merci pour ce que tu m’auras apporté, comme homme, comme politicien. Merci pour ce que auras apporté à notre pays, par ton combat. La vie politique n’aura pas été facile pour toi, je sais, mais comme dirait l’Écriture, tu as combattu le bon combat, un combat qui n’aura pas été vain« .
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