Yaoundé Tsinga village ce 13 juin 2023. Il est 7h30. Le soleil tente de sortir ses rayons que des restes de nuages étouffent en vain, dans cette localité porte d’entrée de la ville universitaire de Soa. Les rues de cette bourgade périphérique de Yaoundé accueillent progressivement son petit monde habituel. Le portail de la résidence de Ni John Fru Ndi est grandement ouvert. Pour une rare fois. Si les portes de la résidence yaoundéenne du Chairman ne sont jamais fermées aux visiteurs, il reste que seul le portillon est souvent mis à la disposition des étrangers. Trois dames sortent, silencieuses. Une a la tête baissée. Elles se séparent une fois à l’extérieur sans se dire un seul mot. « Je vis dans la quartier ; j’ai appris le décès de John Fru Ndi et je ne pouvais pas ne pas aller témoigner mon sentiment à l’endroit de la famille ; mais personnellement, je me sens concernée parce que c’est un homme qui s’est battu pour le peuple camerounais », laisse entendre une des dames, avant de s’échapper.
La maison du deuil n’est pas encore comble. En ce réveil matinal, la nouvelle n’a pas encore terminé son tour du monde. Ce sont surtout les membres proches et le cercle familial qui sont présents. Au coin droit de la maison, trois hommes dont un des gardes-du-corps et une femme échangent. Rien ne filtre de ce qu’ils se disent. Une dizaine de femmes assises à la véranda portent le deuil. La parole est rare. Puis une d’elles éclate en sanglots. Sa voisine essaie de la consoler en lui parlant en « Pidgin », l’anglais localement parlé au Cameroun et au Nigéria.
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Les étrangers arrivent, prennent des nouvelles et repartent. « La nouvelle c’est celle que vous avez apprise. Le Chairman est mort ; la maladie a eu raison de lui. Il n’y a plus rien d’autre à ajouter pour le moment», renseigne un proche de la famille. « Le corps a été mis à la morgue ; et on attend le programme», ajoute-t-il. Non sans indiquer que « la secrétaire générale et le ministre de la Communication vont informer la presse au fur-et-mesure de l’évolution des choses».
