Assurance maritime : l’urgence des régimes complémentaires d’indemnisation

Les Etats africains présents au colloque de Kribi sur la question ont été interpellés à adopter ces régimes afin de réduire  les risques de la non-assurance ou d’une mauvaise assurance surtout dans le contexte de la Zlecaf.

 Le Conseil National des Chargeurs du Cameroun (CNCC) vient d’organiser pendant deux jours au sud du pays,  un colloque international sur les assurances maritimes en Afrique. Il s’agit du tout premier  évènement de réflexion sur ce sujet tenu au Cameroun.  Les échanges ont été menées par des grandes compagnies d’assurance et des experts nationaux et internationaux de haut vol à l’instar de Frédéric DENEFLE, Président de l’IUMI (association internationales des assureurs maritimes); Jan de Boer, Senior Legal Officer à l’Organisation Maritime Internationale (OMI).

Ils ont abordé plusieurs questions notamment les risques, la typologie d’assurance et l’importance d’une indemnisation raisonnable en cas de survenance du sinistre. Le constat étant que  des mécanismes à l’instar de l’assurance maritime ont été développés pour la couverture des risques potentiels liés à l’exploitation de la navigation maritime. Mais dans plusieurs cas, il faut recourir à un mécanisme d’indemnisation complémentaire en particulier en ce qui concerne les hydrocarbures, les substances nocives potentiellement dangereuses, les matières dangereuses et nucléaires. De nombreuses conventions internationales auxquelles les pays en développement ne font paradoxalement pas partie traitent de tels sujets et c’est souvent au cours des contentieux que l’on se rend à l’évidence.   Le colloque a ainsi permis d’évoquer tous ses aspects et  d’édifier les Etats en développement sur les régimes complémentaires d’indemnisation  contenues dans certaines conventions internationales pas toujours connues du grand public. De même, sensibiliser les chargeurs.  « Un nombre trop important de chargeurs négligent encore aujourd’hui la portée et l’engagement consécutif à un transport par voie de mer car ils sont persuadés que leurs partenaires assurent la marchandise de fait pour leur compte. Or l’hostilité et l’imprévisibilité du principe du milieu marin imposent de se prémunir contre les risques tant pour le chargeur que pour le transporteur », fait observer le Directeur Général du CNCC.

Les opérateurs économiques africains et toutes les parties prenantes ont reçu des capacités techniques en vue de tirer pleinement profit des retombées de l’assurance maritime, notamment une indemnisation certaine en cas de survenue d’un sinistre.

 Réaction

Auguste Mbappe Penda, DG CNCC

« L’assurance est un levier stratégique pour le transport maritime»

« Ce colloque intervient dans un contexte post-pandémie qui a été une tragédie humaine aux proportions immenses et qui a changé la manière dont fonctionnent les entreprises du monde entier, dans tous les secteurs. Le secteur des transports maritimes qui joue un rôle vital dans l’économie n’a pas été épargné. Dans ces conditions exceptionnelles, l’assurance a été un levier stratégique pour vous permettre de continuer à transporter des marchandises et des personnes au-delà des frontières, même dans les circonstances les plus inédites mais aussi à accompagner les acteurs du commerce à atténuer, gérer et transférer le large spectre de risques inhérents au transport maritime. Beaucoup  qui maîtrisent la pratique de l’assurance ont su en tirer profit pour éviter des pertes d’exploitation. Le dernier élément qui donne de la particularité à cet événement est lié à l’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine la ZLECAf. Le secteur des transports bénéficiera fortement de la ZLECAf et le fret maritime passerait de 58 à 131,5 millions de tonnes selon les prévisions de la commission des Nations Unies pour l’Afrique. Il sied à cet égard dans un marché intra-africain marqué par une forte prépondérance de l’informel de satisfaire aux exigences légales grâce à l’assurance afin d’éviter toutes éventuelles pertes.  Le CNCC n’avait pas d’autres choix que d’interroger le questionnement sur la réalité et les défis du marché de l’assurance maritime en Afrique de nos jours, l’idée étant d’en faire un instrument de politique économique dans l’optique de l’amélioration de notre balance commerciale et de la compétitivité de notre commerce extérieur.»

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