Transport maritime : tirer profit du potentiel de l’économie bleue

Le ministre des transports Jean Ernest Ngalle Bibehe veut promouvoir la croissance économique à travers une exploitation optimale du secteur maritime.


Avec approximativement 360 kilomètres de côte maritime, le secteur maritime camerounais regorge d’un immense potentiel encore non exploité. Alors qu’il représente, selon le ministère des Transports, « une importante niche d’emplois et de développement économique ». Mais cette situation ne saurait perdurer davantage. L’exploitation du potentiel de l’économie bleue est au cœur des actions prévues à moyen terme par le gouvernement. Le ministre Jean Ernest Ngalle Bibehe entend ainsi promouvoir la croissance économique, l’inclusion sociale, l’amélioration des moyens de subsistance et la durabilité environnementale des zones aquatiques, marines et côtières.

POLITIQUE NATIONALE DES TRANSPORTS MARITIMES

La mise en œuvre de la vision du ministre des Transports passe par l’élaboration d’une Politique Nationale des Transports Maritimes (Pntm) en cohérence avec les orientations de l’Organisation Maritime Internationale (OMI). Celle-ci devrait contribuer à donner au gouvernement « les outils nécessaires pour devenir un acteur efficace dans le secteur du transport maritime et tirer pleinement profit du potentiel de l’économie bleue », explique un cadre dudit ministère. Concrètement, une Pntm bien structurée et mise en œuvre est appelée à : faciliter l’évaluation de manière systématique et détaillée des besoins en coopération technique du Cameroun dans le secteur maritime : favoriser la durabilité environnementale et économique du secteur maritime national en se servant du document d’orientation de base pour les gouvernements successifs afin de leur permettre de maintenir une vision à long terme pour l’avenir du secteur maritime ; recenser les besoins du Cameroun en matière d’infrastructures, systèmes d’approvisionnement logistique pour la croissance du port. Et aussi, encourager la croissance économique, la création d’emplois et l’accès aux marchés, réduire la pauvreté et renforcer la gouvernance dans les affaires maritimes.

ACTIONS ATTENDUES

Jean Ernest Ngalle Bibehe entend aussi ratifier deux Conventions. La première, c’est celle du Cape. Elle « comprend des exigences internationales obligatoires de stabilité de navigabilité associée, des machines et installations électriques, du matériel de secours, du matériel de communication ainsi que la construction d’un navire de pêche », apprend-on. Cette Convention vise à garantir la sécurité des équipages et des observateurs, et à assurer l’égalité des chances dans le secteur. La deuxième, c’est la Convention du travail maritime de 2006. Objectif : assurer des conditions de vie et de travail décent à tous les marins. Cette Convention « confère aux marins le droit à la liberté d’association, la reconnaissance effective du droit à la convention collective, l’élimination de toute forme de travail obligatoire ou forcé, l’abolition effective du travail des enfants, l’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession », renseigne une source au ministère des Transports.

L’autre action envisagée par Jean Ernest Ngalle Bibehe, c’est la mise en service du Centre de Recherche de Sauvetage, dans le but de « garantir la sûreté des eaux camerounaises ». « Cette opération aura pour principaux avantages, la réduction des pertes en vies humaines et dégâts matériels, la création d’un environnement sain pour les industries liées au transport maritime, aérien, au tourisme, à la recherche, etc. », poursuit un cadre du ministère des Transports. Sa hiérarchie entend également créer, un Centre de contrôle et de surveillance dans l’optique d’améliorer la performance du registre d’immatriculation des navires camerounais à travers l’identification de toute escale sanctionnée, conduite par des navires battant pavillon camerounais afin de recenser toute activité suspecte de navires qu’il s’agisse de transferts de navire à navire ou de non-conformité au Système Automatique d’Identification (AIS).

Il est par ailleurs envisagé la création d’un centre d’arbitrage maritime. « A travers ce centre, l’on espère que la mise à disposition d’un mécanisme impartial et efficace de règlement des différends commerciaux transnationaux renforcera la confiance mutuelle entre les investisseurs étrangers, et partant, favorisera les flux de capitaux étrangers au Cameroun », révèle une source qui annonce également la mise à niveau de la législation maritime nationale qui remonte à 1960. Objectif : identifier le conflit entre la législation maritime nationale et d’autres législations nationales, s’assurer que la législation maritime camerounaise est assez dissuasive pour éviter des activités illégales. « La législation et la réglementation maritimes nationales doivent être revues afin de s’assurer qu’elles sont actuelles, adaptées et conformes aux besoins des parties prenantes », expliquet-on au ministère des Transports. C’est donc une véritable transformation du secteur maritime qui est annoncé.

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