Les acteurs des Etats membres de l’OAPI en conclave à Douala réfléchissent sur une approche commune au plan juridique et technique, visant à développer des industries culturelles performantes adaptées à l’ère du numérique.
Comme dans divers secteurs, le numérique est devenu incontournable pour l’industrie culturelle. Cette nouvelle ère impose aujourd’hui de nouveaux modèles économiques en matière d’exploitation de contenus culturels. Cela interpelle les industries culturelles, les créateurs de contenus, les propriétaires de plateformes numériques de streaming et ou de téléchargement et même les Etats.
C’est à ce titre que le projet Droit de Propriété Intellectuelle et Innovation en Afrique » (AFRIPI) en collaboration avec l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), a réuni à Douala des représentants des sociétés de gestion collective et d’administration s en charge de la culture des différents pays membres de l’OAPI. Au cours d’un séminaire qui va du 18 au 20 décembre 2023, les participants réfléchissent sur les voies d’harmonisation des stratégies d’exploitation des contenus culturels dans les Etats membres de l’OAPI à l’ère du numérique. Il est notamment question d’échanger et d’adopter une approche harmonisée en vue de la mise en œuvre de modèles économiques devant aboutir à l’exploitation efficiente des créations culturelles dans un contexte de digitalisation. « Ces modèles imposent de nouvelles pratiques aussi bien en matière de création, d’extraction que de répartition de la valeur générée par l’exploitation en ligne des contenus culturels », explique Jean Baptiste WAGO, le DGA de l’OAPI.
Le séminaire aborde des aspects techniques mais surtout juridiques. Car, il faudrait définir des normes pour la gestion des droits de propriété intellectuelle liés aux contenus culturels diffusés en ligne. Ceci tout en préservant les lois de chaque pays. L’objectif étant de développer des industries culturelles performantes en Afrique.
En plus de nouveaux modèles d’affaires qu’impose le numérique, l’autre enjeu est celui lié aux flux financiers. « Ces flux dont la captation échappe parfois aux Etats s’établissent entre différents acteurs dont le nombre et la diversité sont assez importants. Dans une telle situation, une organisation minimale est nécessaire au niveau de chaque Etat membre pour la captation de ces flux », précise le DGA de l’OAPI.