Dénommée Groupement des Entreprises du Cameroun, la nouvelle centrale patronale qui voit le jour entend constituer une force de propositions dans l’élaboration des politiques publiques, en même temps qu’elle va adresser certaines questions jusqu’ici faiblement relayées.
C’est désormais acté. On ne parlera plus du Gicam ou d’Ecam. Les deux organisations patronales ont officiellement fusionné pour donner naissance au Groupement des Entreprises du Cameroun ( GECAM). Le nom de cette entité a été dévoilé le 14 décembre dernier à Douala. Il en est de même pour la charte graphique de cette organisation ainsi que ses statuts qui ont été adoptés par acclamation par la grande majorité présente à cette assemblée générale constitutive.
Cette étape fait suite à l’approbation en juillet dernier du traité de fusion GICAM-ECAM, à 73,7% pour le GICAM et 96% pour ECAM. La mission attribuée à la nouvelle entité née des deux organisations patronales, est de porter de manière plus puissante, les aspirations du secteur privé. Il est question de pouvoir influencer l’élaboration des politiques publiques.
En plus d’un mouvement plus fort, véritable force de proposition vis-à-vis des pouvoirs publics, le GECAM est présenté comme l’entité du changement. Celle qui va donner un autre visage au patronat camerounais. Selon ses fondateurs, la nouvelle centrale se distingue par son inclusivité, son équité dans le traitement des membres, la modernité de sa gouvernance et l’innovation dans le contrôle des actions des membres et mandataires.
Le Gecam et ses spécificités
Le nouveau groupement des patrons du Cameroun se veut inclusif de par la diversité des membres qu’il va accueillir. On annonce notamment l’adhésion des entreprises issues de l’économie sociale et solidaire dans la catégorie des très petites entreprises, aux côtés des très grandes, grandes, moyennes et petites entreprises. Il y a aussi, la cohabitation au sein du conseil d’administration, de représentants à la fois des Groupements Professionnels, des Entreprises de toutes tailles dont les très petites, et des entreprises localisées dans toutes les régions.
Les fondateurs prônent également le principe d’équité dans la gestion des membres. Cela se caractérise par la promotion d’une adéquation entre le poids économique du membre sur lequel sont adossés ses contributions et l’exercice de son droit de vote faisant disparaître définitivement le principe « un membre, une voix ». Pour la modernité de la gouvernance, GECAM se caractérise en effet par la transparence et l’accès à l’information des membres. Et enfin, il est prévu un contrôle des actions des mandataires, assuré par un organe mis en place par l’Assemblée Générale, constitué de membres de l’Organisation et présidé par une personnalité externe à la compétence reconnue.
Le nouveau patronat entend porter le plaidoyer en faveur de plusieurs problématiques peu relayées ou qui pouvaient difficilement avoir écho si elles étaient adressées individuellement. Par exemple, l’agribusiness avec ses exigences d’import-substitution et ses impératifs d’implémentation de local content, pour une souveraineté alimentaire ; la transition écologique avec les nouvelles contraintes liées aux financements des PMEs, le financement dit Vert et la culture d’une véritable politique RSE au sein des Entreprises ; la mise en œuvre de la politique gouvernementale de décentralisation faisant des régions de pôles économiques ou encore la promotion de l’économie sociale et solidaire. Globalement, GECAM se veut plus représentatif de tous les secteurs d’activité du tissu économique. Il entend offrir à chacun de ses membres des services spécifiques et de proximité, liés à sa catégorie, son secteur d’activité et sa position géographique. Sur l’économie nationale, son poids devra franchir la barre de plus de 50% de contribution au PIB et près de 80% de contribution aux recettes fiscales.