La page Bolloré est définitivement tournée au Port autonome de Douala (Pad). Dans un communiqué de presse publié ce 16 septembre 2019, Cyrus Ngo’o, le directeur général du PAD annonce que « la procédure de recrutement d’un opérateur qualifié pour la rénovation, la modernisation, l’exploitation et la maintenance du Terminal à conteneurs du port de Douala-Bonabéri, a abouti à la sélection de la société Terminal investment limited (Til), comme adjudicataire provisoire de la concession dudit terminal». Après six mois de supputations sur ce marché qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. Le concessionnaire « traditionnel », Bolloré-Apm Terminals, ayant encore soumissionné.
Mais le chemin aura été long. D’autant plus qu’en janvier dernier, Bolloré-Apm Terminals a été écarté de la course pour sa propre succession. Un tacle que le gestionnaire du plus grand terminal à conteneurs d’Afrique central n’a pas digéré. Et a attaqué la décision devant le tribunal administratif de Douala, qui lui a donné raison, en suspendant le processus de sélection des offres, le 16 août dernier. Le Pad à son tour a attaqué cette suspension du tribunal administratif, et a obtenu gain de cause. La porte était ainsi ouverte pour amorcer la dernière phase de la succession de Bolloré.
Le groupe suisse Til vient ainsi mettre un terme à quinze années de gestion du français Bolloré et s’engage effectivement le 1er janvier 2020. Déjà présent sur le pourtour de la Méditerranée, Terminal Investment Limited n’a pas assez infiltrer l’Afrique subsaharienne. Avant Douala, l’opérateur suisse gérait déjà le terminal du port de San Pedro en Côte d’ivoire et celui de Lomé au Togo.
En quittant Douala, Bolloré peut tout de même se consoler avec le juteux marché du Terminal à conteneurs du Port de Kribi dont il a gagné le marché récemment.