Jean Collins Ndéfossockeng : «Nos propositions de solutions portent prioritairement sur les infrastructures »

Le président de Syndicat national des employeurs des transports terrestre (Synester) livre le regard des syndicalistes des transports terrestres avant la rencontre de ce jour.

De quoi parlerez-vous demain avec le gouvernement ?

Nous allons à la rencontre initiée par le ministre du Commerce demain pour réfléchir avec le gouvernement sur les propositions que nous avons faites au sujet de l’augmentation des prix des carburants. Nous avons proposé de nouveaux tarifs pour les transports. Pour ce qui est du transport urbain, concernant le ramassage passe de 300F à 350F par jour et de 350F à 400F la nuit. Pour ce qui est du dépôt, que le tarif passe de 2500F à 3000F le jour et de 3500F la nuit à 4000F. Et la course en journée de 3500F à 4000F l’heure. En ce qui concerne le transport interurbain, nous avons proposé que le prix du km passe de 14F à 18F. Vous savez que lors de la dernière augmentation du prix du transport, celui du transport interurbain n’était pas été touché. Ce ne sera que justice. Ces tarifs-là ne seront pas négociables.

Par là, vous confirmez que le tarif du transport est tributaire du coût du carburant ?

L’augmentation du prix du carburant est un épiphénomène. Le problème fondamental n’est pas l’augmentation du prix du carburant ; mais la structuration du prix. On peut payer de la main droite et récupérer de la main gauche. Nos propositions de solutions portent prioritairement sur les infrastructures. La faute à nos dirigeants.

Concrètement il s’agit de quoi ?

Ceux qui détruisent le Cameroun sont les agents publics. Pour ce qui est de la Sonara par exemple, depuis près de 20 ans nous avons demandé qu’on la capacite de manière à ce qu’elle puisse raffiner le pétrole camerounais, malheureusement on n’a pas été suivi. Les fonctionnaires camerounais ont du plaisir à importer le pétrole pour des intérêts égoïstes. Lorsque le Chef de l’Etat dit que l’année dernière on est parti de mille milliards de francs de subvention à 600 milliards de francs, ça veut dire que nous avons fait plus de 400 milliards de gains. Cette année on sera pratiquement à 800 milliards de gain. A terme cet argent nous servira à quoi ? Est-ce qu’on va voir les dividendes de cet argent ? Au Nigéria, le président Tinubu dans sa campagne électorale a avait promis aux Nigérians la levée de la subvention du prix du carburant, les Nigérians l’ont élu parce qu’il leur avait expliqué à quoi servira cet argent et le peuple a compris que cette levée de la subvention lui sera bénéfique. Au Cameroun, est-ce que après cinq ans, dix ans, on va voir des autoroutes ? De Ngaoundéré à Garoua, 240km de route, on fait dix heures de voyage. Si on a une route viable entre Ngaoundéré et Garoua, on pourra faire 4h. Ça fait des économies en termes de carburant… La route appartient au conducteur ; nous sommes les premiers utilisateurs de la route. Le chef de l’Etat a créé le Conaroute (Conseil national de la route, Ndlr), et c’est l’instance où les problématiques de la route se discutent ; le Ministre des Travaux publics n’est qu’un exécutant de ce qui sort du Conaroute. Malheureusement, dans ce Conaroute, tu trouves tout le monde sauf les syndicats des conducteurs. Le fonds routier a été créé pour être la banque de la route adossée au Conaroute. C’est là qu’on retrouve l’argent du payage routier, l’argent du pesage routier. C’était un fonds autonome qui ne devait pas être subordonné à la décision du ministre des Finances et donc dans la caisse unique.

Mais est-ce que les problèmes des infrastructures que vous posez peuvent être résolus du jour au lendemain ?

Il faut déjà que nous intégrons le Conaroute. Il faut être en capacité d’informer le chef de l’Etat de l’état des routes du Cameroun, parce que c’est nous qui pouvons lui donner la bonne information. Malheureusement nous ne sommes pas au Conaroute, et il faut combler ce vide. Il faut que le fonds routier retrouve sa stature d’origine. Et il faut que les syndicats des conducteurs que nous sommes retrouvions le Fonds routier pour bloquer toute velléité de siphonage de l’argent public. C’est donc de ça qu’on va parler demain.

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