Humeur : scènes de guerrilla à Nkolfulou-Yaoundé

Une bande de délinquants a mené une expédition punitive sur l’axe routier reliant Yaoundé à Soa.

La police tente de prendre le contrôle de la rue à Nkolfoulou

Des motos filant à toute vitesse dans tous les sens et toutes les artères d’Ebogo 1, village à un jet de pierre de la ville universitaire de Soa ; des cars de la police et de la gendarmerie roulant à tombeau ouvert, portant des éléments antiémeutes. C’est la scène vécue par les usagers de la route Yaoundé-Soa ce matin du 28 novembre 2023. A l’origine de ce mouvement de branle-bas, une attaque menée par escoaude de mototaximen venue du côté de Ngousso, et doc de la capitale. L’on apprend qu’ils sont venus du quartier Manguier. « Je suis descendu à Soa, et quand je remontais, je constate qu’il y a une meute de benskiners derrière moi ; j’ai cédé le passage, ils sont passés, armés des gourdins et de machettes. C’est là que je comprends que quelque chose ne va pas. Ils continuent, et je me rends compte qu’ils menacent et tabassent les autres bensikers. Ils sont arrivés vers Wague (une école privée de Nkolfoulou, Ndlr)), ont cassé des commerces, puis ont refait demi-tour. C’est là que mes passagers et moi avons abandonné la voiture pour s’abriter dans une boutique», raconte un transporteur de la ligne Yaoundé-Soa. « Arrivés à Nkolfoulou, ils ont poursuivis les benskiners du coin qu’ils frappéaient et ceux-ci fuyaient. Les commerçants ont fermé leurs boutiques, jusqu’à ce que le calme revienne », ajoute un autre transporteur.

A la Brigade de gendarmerie de Soa, les usagers attendent indéfiniment d’être reçus, en vain. Les gendarmes vont et viennent, le pas pressé. « Un de nos él »ments a constaté qu’il y avait atroupenet bizarre, il a voulu en savoir et éventuellement intervenir ; malheureusement, il a été atatqué et blessé à la machette», apprend-on d’une pandorre en service dans cette unité. D’où l’engagement des éélments de cette brigade. « Ça chauffe à Nkolfoulou ; les gendarmes vont d’abord s’occuper de l’urgence avant de voir votre cas», a lancé cette dame, peu avant 12h, aux usagers qui s’amassent depuis le matin, sans être reçus.

Des sources concordantes, tout est parti du décès d’u conducteur de mot-taxi dont le corps a été découvert au lever du jour dans une rigole entre le lieu dit Petit marché Fougerolle et le Carrefour Nkolfoulou. « Ils étaient trois à moto, ils ont arraché un sac et d’autres moto-taxis se sont lancés à leur poursuite ; arrivés au niveau du Petit stade, ils ont été rattrapés ; les deux autres ont réussi à s’échapper et lui, il a été lynché», rapporte un habitant du quartier. «Il semble que ce sont les rescapés qui sont allés alerter leurs amis qui sont venus se venger », conclut ce sexagénaire. Il se dit que cette escouade de conducteurs de motos est partie du quartier Manguier, dans le premier arrondissement de la ville de Yaoundé, pour lancer l’opération punitive. « Le GMI n’est arrivé que près de quarante-cinq minutes après le déclenchement des hostilités ; ils ont eu le temps de sévir», regrette un habitant de Nkofoulou.

Aux environs de 13h, le corps avait déjà été enlevé et la police antiémeute avait pris le contrôle des lieux. Les commerces ont rouvert, les activités également ont repris sur ce tronçon. Les auteurs de ces exactions sont recherchés.

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