Grève des enseignants : Paul Biya rappelé à son devoir

Un collectif d’enseignants de cet ordre vient d’écrire au président de la République au sujet de la grève persistante.

« Malgré vos très hautes instructions du 9 mars 2022, visant à apporter des solutions aux problèmes des enseignants qui étaient entrés en grèves quelques temps plus tôt, rien n’a été fait jusqu’ici, ou tout au moins quelques balbutiements sans qu’une application véritable ne soit observée ». C’est la substance d’une correspondance adressée par 139 enseignants de l’Education de base au président de la République. Rien de nouveau sous le soleil. Mais juste un rappel de leur revendications à l’intention du garant de la constitution et de l’avenir de la Nation.

C’est que depuis la reprise des classes en septembre dernier, le mouvement général de grève déclenchée en 2021 par le corps enseignant, décliné en On a trop souffert (OTS) pour le secondaire et On a trop attendu (OTA) chez les instituteurs, a aussi fait sa rentrée. . Mais Paul Biya qui a avait réagi quelques temps après le déclenchement du mouvement, se fait désormais sourd, et pourtant les grévistes continue nt d’attendre que les lignes bougent à la mesure des premières réponses données par le Chef de l’Etat. « Excellence, monsieur le président de la République, fort de la grève qui perdure au sein de l’éducation de base, mettant en mal l’éducation de nos jeunes enfants, le collectif TCT (Trop c’est trop, Ndlr) a hâte de reprendre les enseignements car la formation intégrale est une garantie de notre cher et beau pays», écrivent-ils dans leur courrier daté du 9 novembre 2023.
A l’occasion, les auteurs du courrier rappellent leurs cinq revendications énoncées : « la signature du Statut particulier et de son décret d’application ; le paiement de toute la dette due aux enseignants, et sans toutefois oublier le rappel du salaire de prise en charge des Icr2 qui jusqu’ici ‘est jamais perçu ; l’automatisation de nos actes de carrière avec effet financier immédiat ; le recrutement massif des titulaires de Capiemb sur étude de dossiers et suivant l’ancienneté ; un véritable statut ainsi qu’un profil de carrière pour les instituteurs exerçant dans les établissements privés ».

Statut particulier

Les signataires de cette lettre ont l’impression que le président de la République n’est pas au courant de la pertinence du problème. Ou du moins que Paul Biya ignore que les actions engagées n’ont pas eu d’effet sur les grévistes. Il y a eu des négociations entre le gouvernement, le Syndicat des enseignants camerounais pour l’Afrique (Seca) et l’intersyndicale des enseignants. « Malheureusement, à l’issue de toutes ces rencontres, aucune résolution satisfaisante immédiate n’a été prise pour redonner ‘’le feu sacré’’ prôné dans votre discours depuis le 10 février 2013 à l’égard des enseignants», regrettent les enseignants. Plus grave, « la commission gouvernementale en charge de l’éducation a renvoyé le débat sur le Statut particulier de l’enseignant au Forum national de l’éducation prévu pour une date encore incertaine», dénoncent-ils. « Ce Statut particulier de 2000 devenu d’ailleurs désuet n’a jamais eu son décret d’application…», relève le courrier.

La grève générale a été lancée en 2021. Le gouvernement a essayé en vain d’intimider les grévistes, avant de se raviser, constatant qu’il était général. Le mal étant très profond. Puis le président de la République a pris quelques actes visant à résoudre le problème. Mais à l’évidence, les lignes n’ont pas assez bougé. Et les Etats généraux de l’éducation annoncés tardent à arriver. Les grévistes croient y trouver la tribune idéale pour trouver une solution définitive à leurs problèmes de carrières et de subsistance.

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