Le footballeur auteur d’agression sur un policier fait son mea culpa, mais est traduit en justice

Le joueur de Dragon club de Yaoundé, Vivien Frédéric Koloto, 18 ans, a écrit une lettre d’excuses dans laquelle il regrette son acte. Mais il demeure dans les geôles du Commissariat central N°1 de Yaoundé et a été traduit au Tribunal de Grande Instance jeudi matin, malgré les démarches entreprises par le club pour sa mise en liberté. Le Syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc) pour sa part se tient prêt à lui apporter une assistance juridique, quoiqu’il s’agisse d’une dérive extra-sportive.

Le footballeur Vivien Frédéric Koloto, sociétaire du Dragon club de Yaoundé, une équipe de première division Mtn Elite One, séjourne depuis le 3 mai dernier dans les geôles du Commissariat central n°1 de la ville de Yaoundé. Ceci après être apparu dans une vidéo devenue virale sur la toile, en train d’agresser physiquement un agent de la police camerounaise dans l’enceinte du Lycée Leclerc de Yaoundé, à l’occasion du déroulement des épreuves physiques et sportives, préparatoires aux examens officiels.

La détention provisoire du joueur se prolonge, malgré une lettre qu’il a écrite pour se fendre en excuses, regrettant au passage son acte. Ce document manuscrit rédigé par ses soins et confirmé par son club, relaie sa déférence aux institutions de la République et aux personnalités qui les incarnent, en commençant par le président de la République, le Délégué général à la Sureté nationale, Martin Mbarga Nguelé, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, non sans oublier le président de la Fédération camerounaise de football, Samuel Eto’o Fils.

« Je promets de ne plus jamais recommencer. Je promets également de sensibiliser. Je promets de continuer à servir le vert-rouge-jaune comme la police camerounaise (…) », déclare l’ailier du Dragon club de Yaoundé, qui a déjà été convoqué à plusieurs reprises dans les sélections nationales.

« Il a peur pour sa carrière »

Ce dérapage du joueur a inéluctablement plongé le club au sein d’une crise, bien qu’extra-sportive. Et depuis, les responsables manœuvrent sans relâche pour sortir le garnement du pétrin dans lequel il s’est fourré. Depuis son séjour en taule, « le club a entrepris de l’encadrer au quotidien en lui trouvant de quoi manger, en veillant à ce qu’il ait des médicaments en cas de besoin, en l’assistant mentalement », soutient le président du club, Jérôme Kome Max, qui lui trouve outre-mesure des circonstances atténuantes.

Il renchérit : « il a posé un acte regrettable, mais c’est un acte d’enfant. Il n’a que 18 ans. Il n’a pas encore fini de grandir. On ne peut pas dire qu’on a déjà fini d’en faire un homme. Le travail de son éducation continue. Il est en larmes, il a peur pour sa carrière. Il n’a pas mesuré l’ampleur de l’acte ». Le club a entrepris du lobbying auprès de nombreuses administrations camerounaises mais surtout auprès du  Syndicat national des footballeurs camerounais (Synafoc), pour un règlement amiable de cette affaire.

Assistance juridique

Le Synafoc est une organisation camerounaise qui s’est constituée auprès des footballeurs camerounais pour la défense de leurs intérêts dans l’exercice de leur profession. Le cas du joueur Vivien Frédéric Koloto s’avère plutôt complexe car il s’agit d’une dérive extra-sportive, qui plus est, sur un agent de l’Etat. Le cas échéant, le Synafoc ne se constitue pas en tant qu’organisation pour défendre un membre, mais n’élimine pas non plus l’hypothèse d’une assistance juridique en cas de besoin.

« Pour nous, un joueur qui se rend coupable de ce qu’on a vu dans les réseaux sociaux, c’est plutôt l’individu, et non le joueur. Nous on fait cette différence-là. Nous ne sommes pas insensibles au fait que c’est un joueur, et qu’on pourrait l’assister, mais pas en tant que Synafoc. On ne peut pas être associé à cela. On a demandé au président de Dragon de nous saisir officiellement. Ce qu’on peut faire après, c’est qu’on peut conseiller au club ou au joueur un avocat qui travaille avec nous parce que c’est une affaire civile », clarifie Eric Menye, directeur des opérations au Synafoc.

Le joueur a été sorti de sa cellule ce jeudi en fin de matinée, puis conduit devant un juge du Tribunal de Grande Instance du Mfoundi. S’il est reconnu coupable de « violence contre un fonctionnaire » au sens de l’article 156 (1) du Code pénal camerounais, il encourt une peine d’emprisonnement allant de un à trois ans, assortie d’une amende financière de 5000 à 100 000 FCFA.

Il importe de préciser que Vivien Frédéric Koloto est une jeune pépite sur laquelle le club repose ses espérances, et s’attèle à la polir soigneusement avant de lui offrir à sa maturité de nouveaux horizons sous d’autres cieux, lui qui est encore lié au club jusqu’au moins en juin 2024.  

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