Changements climatiques : Un projet d’approvisionnement en eau pour 20 pépinières de la Sodecao

La SODECAO veut sauver ses pépinières

Il est soutenu par le ministère des Finances (Minfi), à travers  sa Commission technique de réhabilitation (CTR).

Le Cameroun ambitionne de produire 640 000 tonnes de cacao à l’horizon 2030. Pour réaliser cet objectif, la Société de développement du cacao (Sodecao), bras séculier du Cameroun en matière de production de fèves, a encore des préalables à remplir.

Selon les chiffres officiels, le Cameroun perd entre 40% et 60% des plants de cacao chaque année dans ses champs semenciers pendant la saison sèche, du fait de la trop grande chaleur provoquée par les changements climatiques. Des statistiques moroses qui ont encore été rappelées les 29 et 30 août 2023 par Jean Claude Eko’o Akouafane, directeur général de la Sodecao.

C’était au cours des cérémonies de réception du projet d’approvisionnement en eau pour l’arrosage des pépinières dans 20 unités extérieures de la Sodecao, dans les villes de Yoko (cubitainer de 5 000 litres) et Ntui (cubitainer de 5 000 litres), toutes deux départements du Mbam-et-Kim, région du Centre. Ledit projet est soutenu par le ministère des Finances (Minfi) à travers sa Commission technique de réhabilitation (CTR).

Outre l’hydratation des pépinières, le projet vise à grande échelle, la mise au point de nouvelles variétés de cacaoyers résilientes aux variations climatiques. Ce nouveau dispositif d’arrosage va aider également à booster la production de plants au sein des bassins de production du Cameroun que sont les régions Centre, Sud, Est et Littoral.

Outre le problème d’approvisionnement en eau dans les pépinières de la Sodecao, la filière connait également le problème de vieillissement des plantations et des producteurs, la mauvaise qualité du matériel végétal et les difficultés à se procurer les plants entre autres.

Jean Daniel Obama à Ntui

Jean Claude Eko’o Akouafane, directeur général de la Sodecao

« Ce projet va apporter le développement dans ces circonscriptions administratives »

La question de l’eau reste fondamentale dans nos pépinières. La vie ne se résume pas seulement aux humains mais également aux végétaux. Sans eau il n’y a pas de vie, il n’y a pas d’agriculture. C’est donc important que nous puissions disposer d’une source d’eau en quantité afin de promouvoir notre cacao.

Avec ce nouveau matériel, nous pensons pouvoir disposer des pépinières plus étendues et qui pourront offrir des plants de plus en plus nombreuses et mises à la disposition des producteurs. Raison pour laquelle nous invitons les responsables à faires des diligences.

Ce projet amène le développement de la cacao-culture dans ces circonscriptions administratives. Tous les ingrédients sont réunis pour qu’on puisse se lancer dans la production de la cacao-culture. Vous avez vu les espaces que nous allons couvrir grâce à ces outils qui sont en train d’être mis en place parce qu’il n’y a pas d’agriculture sans eau.

 Dieudonné Annir Tina, maire de la commune de Yoko

« Nous voulons accompagner les 20 villages riverains de la forêt communale »

La commune est engagée dans des initiatives d’agroforesterie. Nous avons donc en projet la création des plantations de teck,et des plantations de cacao. Pour le moment nous avons commencé avec les tecks et des semences qui viennent de la Malaisie. Le véritable problème c’est que nous coupons plus d’arbres que nous n’en produisons. D’ici 10-15 ou 20 ans, nous ne serons plus là, mais permettons aux autres personnes de profiter de ce que nous faisons aujourd’hui.

Ce sont des arbres à forte valeur ajoutée mais comme la durée est très grande, il faut que les populations locales aient des recettes donc à très court terme, nous allons alterner des plantations de tecks et la cacao-culture. Les statistiques de production de cacao ici à Yoko sont plutôt diluées par des pertes des cacaoculteurs qui sont à la limite avec certaines villes voisines que je ne vais pas citer ici.

La semaine dernière, le délégué d’arrondissement d’agriculture nous disait que nous sommes déjà parmi les deux ou trois premiers de la région du Centre en ce qui concerne la production de cacao. Nous avons plusieurs doléances adressées au directeur général de la Sodecao. Nous voulons accompagner les 20 villages riverains de la forêt communale à la création des pépinières de cacao comme prescrit dans le plan opérationnel de la GIZ (coopération allemande Ndlr). Nous souhaitons aussi trouver des bureaux annexes parce que la ville de Yoko est très grande.

Propos recueillis par Jean Daniel Obama

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