Autoroute Kribi-Lolabe : l’Etat veut réviser le contrat de partenariat public-privé

Selon le Mintp, cette procédure aura pour but d’ajuster les recettes de cette infrastructure, largement en dessous des espérances, aux obligations de l’Etat.

L’Etat du Cameroun -par le biais du ministre des Travaux publics- veut réviser le contrat de Partenariat public privé signé avec le partenaire CHEC sur l’autoroute Kribi-Lolabe. Le Mintp a fait une recommandation allant dans ce sens, le 7 juin courant, à l’occasion d’une réunion qu’il a tenue à Yaoundé avec le préfet du département de l’Océan, les directeurs généraux de l’Economie et de la Programmation des Investissements au Minepat, le directeur général du Budget, les directeurs généraux de CHEC et KHM, le directeur général adjoint du Port autonome de Kribi, d’autres hauts responsables de la Caisse autonome d’amortissement, entre autres.

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Il était question lors de l’assise de relire et d’examiner les possibilités de réajustement du contrat PPP liant l’Etat à l’entreprise CHEC, en vue d’assurer la cohérence entre les recettes de l’autoroute et les obligations de l’Etat. En effet, un peu plus de dix mois après la mise en service le 29 juillet 2022, de l’autoroute Kribi-Lolabe, les recettes y collectées sont largement en dessous de celles espérées au moment de la signature du contrat de PPP, le 30 décembre 2020. Selon les informations relayées par le Mintp, les prévisions de recettes à collecter sur cette autoroute ont été fondées sur le trafic portuaire et les activités de la zone industrielle du complexe industrialo-portuaire de Kribi.

Pour ce faire, trois catégories de trafics ont été pris en compte à savoir le trafic de conception, le trafic du modèle financier du PPP et le trafic réel. S’agissant du trafic de conception, il résulte des études de faisabilité effectuées par l’entreprise CHEC en 2010 et qui ont servi de base pour le dimensionnement de l’autoroute, notamment les structures des chaussées et les ouvrages d’art. Ce trafic s’appuyant sur les projets miniers et industriels sur lesquels était basée l’économie du Port (fer de Mbalam, usine de liquéfaction GDF SUEZ, usines de Rio Tinto Alcan et Cameroon Alumina). En considérant aussi les dessertes terrestres prévues par le schéma directeur d’aménagement global en 2012.

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Pour sa part, le trafic du modèle financier du PPP est celui qui est utilisé dans le modèle financier du contrat PPP et sur lequel s’appuie l’évaluation des loyers de maintenances, d’exploitation, de gros entretiens et de renouvellement (GER). Conformément à la matrice de partage des risques du contrat PPP signé en décembre 2020, le Partenaire Public porte seul le risque de trafic, avec un tunnel de neutralité de +/- 25%. Enfin le trafic réel observé est celui effectif sur l’autoroute à date. La mise en service de l’autoroute ayant eu lieu le 29 juillet 2022, le trafic des véhicules sur les 10 premiers mois d’exploitation a été ressorti.

De la comparaison des différents trafics et à la lecture des dispositions contractuelles, il ressort que le trafic utilisé dans le modèle financier est égal à environ 40% du trafic de conception de l’autoroute ; le trafic réel obtenu varie entre 20 et 27% du trafic attendu ; les hypothèses de trafic utilisées par CHEC sont très optimistes et doivent être justifiées ; le trafic réel étant en dehors du tunnel de neutralité de +/- 25%. Cela provoque un déséquilibre économique et financier du contrat.

Source : Défis Actuels n°775 du lundi 12 au 14 juin 2023

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