Au Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), une légère brise souffle depuis quelques temps. Le parti de Maurice Kamto est déchiré par des défections en cascade et des querelles intestines. Il occupe de nouveau le devant de la scène politique, avec la décision d’exclusion de l’un de ses cadres, Me Richard Tamfu, du directoire du parti, au sortir d’une réunion de cette instance présidée mercredi par le patron de cette formation politique.
L’avocat au Barreau du Cameroun l’a lui-même annoncé dans un tweet mercredi soir. « J’ai été exclu en tant que membre de la Direction Nationale du Mouvement de la Renaissance du Cameroun et également en tant que communicant dudit parti pour avoir attaqué l’âge de son Président et pour avoir critiqué sa philosophie de gestion du parti », a-t-il indiqué sur ce réseau social.
Il n’est donc plus que simple militant, et donc, mis à l’étroit au sein du parti de Maurice Kamto. Une décision que n’approuve pas Me Michèle Ndoki, vice-présidente des femmes du MRC, qui l’a par ailleurs exprimé sur son compte Twitter : « Maurice Kamto n’est PAS le MRC, le MRC n’est PAS Maurice Kamto. Ce n’est pas sa chose dont il dispose comme bon lui semble… Tout mon soutien à Maître Tamfu Richard. On reste debout et on avance ! On se voit le 4 novembre 2023 ! », s’est épanchée la militante des droits de l’Homme, candidate déclarée à la succession de Maurice Kamto à la tête de cette formation politique.
En effet, dans une déclaration à Jeune Afrique, Me Richard Tamfu a critiqué l’âge du leader du MRC, potentiel candidat à l’élection présidentielle de 2025, qu’il juge vieux, autant que Paul Biya, pour prétendre diriger le Cameroun après cette échéance électorale capitale. « Ils seront trop vieux pour gouverner les Camerounais », a commenté Tamfu, sur l’âge de Biya et Kamto, qui auront respectivement 92 et 71 ans en 2025.
Il est important de relever qu’à l’approche des élections internes au parti, le MRC est source de nombreux conflits entre membres. Les remous sous-jacents nés de la non-participation du parti aux élections municipales et législatives de 2020 apparaissent au grand jour, à l’aube du renouvellement de l’exécutif à la tête du parti. Plusieurs cadres ont quitté les rangs du parti en l’espace de trois ans. Il s’agit entre autres de Célestin Djamen, de Martin Ambang, de Sam Sévérin Ango, ou récemment de Sosthène Médard Lipot, l’un des founding-fathers du parti.
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