La journée du mardi 30 mai 2023 a été peu ou prou tumultueuse au Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), où la tenue d’une réunion du conseil d’administration a fait l’objet d’interdiction préalable par le sous-préfet de Douala 1er, Michel Oumarou, « en exécution des instructions téléphoniques de monsieur le ministre de l’Administration territoriale », pour « défaut de déclaration ».
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Une démarche administrative qui n’a finalement pas prospérée. Le directoire du Gicam ayant simplement fait entendre raison aux pouvoirs publics, en leur rappelant que la tenue d’une réunion du conseil d’administration de l’organisation, qui plus est à son siège, ne nécessite nullement une autorisation préalable de l’administration locale.
Le conseil d’administration s’est donc réuni sous l’égide de son président, Célestin Tawamba, pour examiner les voies d’une formalisation définitive de la fusion entre le Groupement inter-patronal du Cameroun et Entreprises du Cameroun (Ecam). Les membres du conseil, à l’unanimité, ont validé le traité de fusion entre les deux organisations, soit dix voix pour, et deux contre. Ils ont également décidé de la tenue le 11 juillet prochain, d’une assemblée générale extraordinaire, « pour statuer sur la fusion », peut-on lire dans une mise au point signée de Célestin Tawamba ce mardi. Comme préalable à cette opération, et dans le souci d’en assurer la transparence, le président du tribunal de première instance de Douala Bonanjo a désigné un commissaire à la fusion pour sa formalisation définitive.
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Le conseil d’administration du Gicam s’est réuni vaille que vaille, alors qu’en son sein, cette fusion ne fait pas l’unanimité parmi les patrons et suscite depuis lors des gorges chaudes. Le conseil des sages du Gicam, constitué d’anciens présidents et vice-présidents de cette organisation, ne l’approuve pas. Une prise de position qui a plongé l’institution au sein d’une crise, donnant lieu à une guerre de tranchées.
Dans sa mise au point, Célestin Tawamba a réagi à cette radicalisation de la « vieille garde », et a souligné que le conseil des sages n’est qu’une « instance consultative », qui n’a aucun pouvoir délibératif sur les décisions prises par l’instance. « Ce comité n’a aucune compétence pour s’immiscer dans les attributions du conseil d’administration, qui détermine les orientations stratégiques de notre groupement, pas plus qu’il n’est habileté à s’ériger en juge de la validité des décisions du conseil d’administration ou du président », martèle le patron du Gicam sans coup férir.
Il va sans dire que le divorce est presque acté entre cette composante du Gicam et l’exécutif en fonction.
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