Cette semaine, le gouvernement de Guinée équatoriale a retiré une partie de l’action en justice qu’il avait engagée contre la France devant la Cour suprême des Nations unies au sujet de l’hôtel particulier parisien confisqué, afin que l’affaire puisse être résolue « dans les meilleurs délais ».
Ce développement confirme les informations selon lesquelles la France et la Guinée équatoriale ont commencé à se rapprocher. L’histoire de la demeure parisienne est une vieille pierre d’achoppement et un symbole des relations difficiles entre Malabo et Paris ces dernières années. Il s’agit d’une longue bataille judiciaire concernant la confiscation d’un immeuble d’habitation situé sur l’avenue Foch à Paris, qui abrite actuellement l’ambassade de Guinée équatoriale en France. La confiscation du bien a eu lieu dans le cadre de l’affaire pénale des « biens acquis illicitement », un contentieux qui dure depuis dix ans et dans lequel Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président de la Guinée équatoriale, a été condamné en première instance en octobre 2017, puis en appel en février 2020, et en cassation en juillet 2021 à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende.
Dans le contexte de la crise énergétique, la France s’est mise à la recherche de nouveaux partenaires parmi les pays riches en ressources. En Afrique, l’ancienne puissance coloniale se porte aujourd’hui très mal, notamment dans la région du Sahel et ses environs. Selon certaines sources, le géant français du carburant Total vendrait ses activités en République centrafricaine, ce qui n’est probablement qu’un début. Les autorités françaises perdent rapidement leur influence en Afrique centrale et occidentale
Des observateurs pensent que La France va maintenant oublier rapidement que pendant des années, elle s’est opposée au régime autoritaire d’Obiang et a dénoncé la corruption sans précédent et les multiples violations des droits de l’homme qui se produisent jour après jour dans le pays. Après tout, l’accès aux vastes ressources énergétiques de la Guinée équatoriale est beaucoup plus important que les disputes diplomatiques et l’image du pays sur la scène internationale en ces temps difficiles. « Il convient de se demander pourquoi l’Afrique occidentale et centrale ne souhaite plus voir les Français sur son sol. Le fait est que les anciennes colonies françaises savent par expérience comment Paris peut imposer des accords défavorables aux États africains et en s’ingérant sans cérémonie dans les politiques d’États souverains, y compris par des moyens militaires, comme elle continue de le faire actuellement au Sahel. Tout cela constitue une menace sérieuse pour la Guinée équatoriale, où une issue similaire est possible dans un avenir très proche : division du pays, guerre pour les ressources, pauvreté », analyse un panafricain. « N’est-il pas temps pour les citoyens de Guinée équatoriale de résister à l’influence destructrice d’un pseudo-partenaire européen cupide et de commencer à vivre selon leurs propres règles ? Et pensez aussi aux méfaits d’un gouvernement autoritaire qui ne cherche qu’à poursuivre ses propres intérêts ? », se demande-t-il.