Fusion Gicam-Ecam: Le comité des sages du Gicam s’oppose

Selon le procès-verbal de leurs assises convoquées le 9 mai, les sages du Gicam demandent au président de ce mouvement patronal de reporter immédiatement le processus de fusion de ces deux groupements patronaux initié le 5 avril dernier.

Le Comité des sages du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) annule -provisoirement- le traité de fusion signé le 5 avril 2023 entre le Gicam et E-Cam. Réuni le 25 mai finissant sur convocation de son président, Richard Howe, lit-on sur le procès-verbal dressé à l’issue de cette rencontre convoquée le 9 mai, le comité « demande au président du Gicam de surseoir immédiatement toute activité sur le traité de fusion jusqu’à l’exécution à la satisfaction du Comité des sages d’un due diligence par un cabinet compétent pour réassurer les membres du Gicam sur le bien-fondé du dossier ».

Par contre, précise le procès-verbal, « le Comité conseille le président du Gicam que pour atteindre son objectif, déclaré louable et entièrement soutenu par le comité des sages c’est-à-dire d’unifier la voix des membres de ECam avec celle des membres du Gicam, tout en rehaussant la réputation et pérennisant le nom du Gicam, d’inviter le E-Cam de s’abonner au Gicam et de leur proposer un siège institutionnel au conseil d’administration ».

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Selon le procès-verbal de la réunion des sages du Gicam ayant fuité sur les réseaux sociaux, le président du Comité des sages a été chargé de remettre, le plus tôt possible, la décision du comité au président du Gicam, Célestin Tawamba. A son tour, ce dernier devrait la communiquer aux membres du conseil d’administration et à l’Assemblée générale ordinaire, prévue le 3 juin 2023. Outre le président du Comité des sages, ont pris part aux assises, Behle, O ; Fosso, H ; Howe, R et André Siaka. François A et Mbayen R étaient représentés alors que Fokam P et Yinda L étaient absents.

Toutefois, précise le procèsverbal des assises, ils ont été consultés. Constitués des anciens présidents et vice-présidents du Gicam, le Comité des sages, doit-on le mentionner, est, selon les statuts de cette organisation patronale, l’instance chargée de veiller au respect des valeurs et principes du Gicam. Il apporte des conseils et des éclairages au conseil d’administration.

Mort du Gicam

Le traité de fusion entre le Gicam et E-Cam, rappelons-le, n’a jamais fait l’unanimité au sein du Gicam et même au-delà. Au sein du Gicam, l’on se souvient qu’Emmanuel Wafo, le président de la commission Economie et développement de l’entreprise, dans une tribune, a contesté cette fusion. Selon lui cette dernière consacre explicitement la mort du Gicam.

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De manière invariable, précisait-il, la fusion fait référence à une nouvelle centrale patronale, une assemblée générale constitutive, de nouveaux statuts, fusion-création, etc. « Toutes choses qui, selon Emmanuel Wafo, sont contraires à l’esprit de consolidation de la maison commune qu’est le Gicam ». Bien plus, poursuit-il, en se référant à l’article 26 traitant de la dissolution, cette dernière ne peut être prononcée que par l’assemblée générale extraordinaire. Balayant ces critiques d’un revers de la main, les adeptes de la fusion portée par Célestin Tawamba, révèlent que le traité est inscrit dans le programme de campagne de l’actuel président décliné en 2017.

Par conséquent, il rentre en droite ligne des objectifs de construction et de consolidation du patronat. Au-delà de cette querelle interne, d’aucuns, même hors du Gicam, accusent le gouvernement d’avoir manœuvré pour l’aboutissement de la fusion Gicam/E-Cam. Pour quel objectif, s’interroge-t-on ? Selon des sources au sein du gouvernement, cette fusion « instruite » par le chef du gouvernement a pour but de renforcer le patronat camerounais afin qu’il soit capable de contribuer au développement de l’économie nationale tel que l’indique le Snd-30.

Soupçon d’un troisième mandat

Cet avis ne rassure pas tout le monde. En effet, Célestin Tawamba dont le second mandat à la tête du Gicam est censé s’achever cette année est soupçonné de vouloir se maintenir à la tête du patronat. En effet, après avoir claqué la porte du Gicam en 2008, à la suite d’un désaccord entre certains membres du Gicam et l’équipe dirigeante d’alors, Célestin Tawamba et Protais Ayagma créent E-Cam et deviennent respectivement président et vice-président.

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Le premier susmentionné revient à la maison en 2017, directement comme président pour un mandat de 5 ans. Après son élection, il révise les statuts du Gicam, ramène le mandat à trois ans renouvelable une fois. Il est réélu en 2020. Créé en 1957, le Gicam revendique 1000 adhérents, dont 27 associations professionnelles. Selon ses données ses membres génèrent 75% du chiffre d’affaires des entreprises modernes, contribuent à 74% aux recettes fiscales de l’Etat et comptent près de 200 000 employés.

Source : Defis Actuels du lundi 29 au 31 mai 2023

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