Pour les mois de février et de mars 2024, un besoin de 18 milliards de FCFA est évalué en termes de surcoûts liés à l’achat des combustibles pour faire tourner toutes ces centrales en plein régime et atténuer les délestages vécus actuellement.
Les acteurs du secteur de l’électricité s’accordent à dire que la mobilisation des centrales thermiques ne permet pas de résorber entièrement le déficit actuel. Mais, la mise à disponibilité 24h/24 de toutes ces centrales qui venaient jusqu’ici en appoint permet déjà , selon Eneo, tout de même de réduire le volume des délestages. Le gouvernement a donc décidé dans son plan de gestion de la crise actuelle de mettre à contribution toutes les centrales thermiques en continu. Mais une des contraintes majeures de cette décision est la mobilisation des fonds pour supporter les coûts liés à l’achat des combustibles. “A titre d’exemple la consommation journalière de l’ensemble des centrales thermiques du RIS (Oyomabang, Dibamba, Mbalmayo, Logbaba, Limbé, Bamenda) est évaluée à environ 810 mille litres pour un coût de 550 millions Frs CFA soit 16,5 milliards F CFA par mois », explique le ministre de l’Eau et de l’Energie lors de sa rencontre avec le patronat. D’après Eneo, activer les différentes centrales, va générer des frais supplémentaires pour l’achat des combustibles de l’ordre de 10 milliards pour le mois de février en cours et sont projetés à 8 milliards pour le mois de mars prochain. Il s’agit notamment des centrales de Dibamba, Limbé, Oyomabang, Logbaba, Bamenda et Mbalmayo. Dans une lettre adressée au ministre de l’Eau et de l’Energie le 14 février dernier, le DG d’Eneo sollicitait un soutien financier de l’Etat pour supporter les surcoûts pendant cette période critique qui pour lui va jusqu’à fin mars 2024. « L’important déficit de production pour lequel Eneo ne peut être tenue pour responsable, est en complet décalage avec le planning de production annuel arrêté en fin d’année 2023 sous l’égide d’Arsel et en concertation avec la SONATREL conformément aux dispositions du code du marché de l’électricité …Nous sollicitons le concours financier de l’Etat afin de faire face à ces surcoûts, que compte tenu de sa situation financière, Eneo ne peut supporter seule. », écrit Amine Homman Ludiye. En dehors du coût du carburant, le fonctionnement de ces centrales thermiques nécessite la maintenance en continu.
Il faut dire que le parc de production d’électricité actuel au Cameroun est constitué de 62% de l’hydroélectricité, 14% du thermique au gaz, 22 % du thermique au fioul et 2% du solaire.