Pour rassurer les investisseurs après la double dégradation de la note souveraine du Cameroun par les agences de notation, le patronat énonce un ensemble d’actions urgentes à engager par le gouvernement.
Le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam) redoute des risques majeurs pour l’économie camerounaise à la suite de la dégradation de la note souveraine de la dette du Cameroun par deux agences de notation : moodys et standard and poor’s. Cette dernière, a en effet dégradé la note souveraine en devises, à long et à court termes, du Cameroun de six crans, en la faisant passer de « B-/B », catégorie « très spéculatif », à « SD/SD », soit un défaut partiel. Ce, quelques jours après que moody’s ait abaissé de deux paliers, la note du Cameroun de « B2 » (très spéculatif) à « Caa1 » (risque élevé).
Pour le Gicam, le pays se retrouve dans la catégorie des emprunteurs pour lesquels la perception du risque de non remboursement sur le marché international des capitaux est élevée. Ce qui va selon le patronat induire des taux d’intérêt élevés en cas de recherche de financement sur le marché des capitaux. Ce, alors que le Cameroun a besoin des ressources pour financer son développement. Pour le Gicam, cette situation est essentiellement due à une mauvaise gestion des finances publiques. Notamment la subvention au carburant, les lenteurs dans la mise en œuvre des réformes, des dépenses hors budget toujours plus importantes, particulièrement les dépenses exceptionnelles liées à la crise sécuritaire.
Pour le Gicam, il est urgent que le gouvernement réagisse. Dans un document qu’il vient de rendre public, le patronat formule des propositions d’actions à prendre dans l’immédiat pour rassurer les investisseurs. Premièrement, une communication gouvernementale pour démontrer la prise de la mesure de la situation et présenter les actions mises en œuvre face à cette dégradation. En second lieu, l’accélération des réformes des finances publiques pour son apurement progressif. La troisième proposition porte sur le réexamen des politiques d’endettement afin d’évaluer la pertinence de certains choix. Le Gicam recommande ensuite la tenue des concertations élargies avec les acteurs économiques pour examiner les propositions du Gicam et inciter à une plus grande implication des acteurs du secteur privé dans le financement du développement en s’appuyant notamment sur les ppp.
Pour le Patronat, il est important que ces mesures soient rapidement mises en œuvre. Car, il y a un risque de défaut de paiement comme celui enregistré en 1983, mais aussi un risque de multiplication des défauts. Etant donné que la limitation de l’accès au financement pourrait induire une accumulation des arriérés. Le Gicam redoute aussi une politique d’austérité avec un durcissement de la politique fiscale.