La Société nationale des hydrocarbures (Snh) et la Société nationale de raffinage (Sonara), sont les deux entreprises camerounaises citées dans le scandale de Glencore. Des agents travaillant ou ayant travaillé dans ces sociétés sont impliqués dans des transactions occultes effectuées par le trader anglo-suisse dans le cadre de ses opérations dans le pays entre 2007 et 2018, contre le versement des pots-de-vin d’environ 7 milliards de Fcfa. Paradoxalement, la Snh, l’une des accusées en tant qu’institution, s’est mise dans la posture du justicier, après que son administrateur directeur général, Adolphe Moudiki, a demandé et obtenu du président de la république, l’ouverture d’une enquête judiciaire au Tribunal criminel spécial (Tcs) pour traquer les coupables.
L’ADG de la Snh serait-il épargné par ce scandale ? L’on est tenté de répondre par l’affirmative, tant il est vrai que c’est lui qui manœuvre pour actionner le levier de la justice. On voit donc mal le patron de la Snh se faire harakiri s’il n’a pas d’ores et déjà la certitude d’être épargné, et surtout une idée de l’identité des justiciables, dont plusieurs de ses collaborateurs. Si au terme de son enquête, le Tcs arrive à la même conclusion que la justice américaine, il va sans dire que cette affaire devra éclabousser à coup sûr de nombreuses personnalités y compris dans le sérail, où l’on soupçonne des hauts cadres de la présidence de la République. Il n’est pas non plus exclu que la justice camerounaise dans sa contre-enquête ne trouve pas de grain à moudre. Mais cette éventualité semble très peu probable.