Yaoundé : émeutes au lycée bilingue d’Etoug-Ebe

A l’origine, des bousculades survenues suite à un retard massif des élèves, bloqués hors du portail.

Le lycée bilingue d’Etoug-Ebe vit une actualité sinistre ce matin du 22 janvier 2024. Des émeutes ont troublé la tranquillité de ce quartier populeux de Yaoundé. Sur les images vidéo et figés qui circulent sur les réseaux sociaux, on aperçoit des élèves caillassant le véhicule du proviseur. D’autres se livrant à une vendetta contre la police anti-émeute. Les cours sont à l’arrêt et des parents arrivent en catastrophe, certains récupérant leurs enfants. «La situation est tendue au lycée bilingue d’Etoug-Ebe. Le proviseur a instruit le portier de fermer désormais le portail à 7h30. Ce qui a été respecté ce matin. Sauf que plus de la moitié des élèves était en retard. Ils ont refusé de rentrer et ont décidé de forcer le portail», annonçait une source dès la survenue des faits. La nouvelle a priori fait état de plusieurs morts. Une vingtaine, vingt, près d’une vingtaine, tergiversent les sources.

Jean Marie Djikdent, le préfet du Mfoundi, arrivé sur le terrain, a aussitôt tenu une réunion de crise. Au sortir, le patron du département qui abrite le capitale du Cameroun, a une version toute contraire des faits. « Comme chaque lundi matin il y a exécution de l’hymne national, il était donc normal que pendant l’exécution de l’hymne national, le portail soit fermé. Après l’exécution de l’hymne national, beaucoup d’élèves voulaient entrer au même moment, et ont bousculé ceux qui étaient devant. D’où la panique », explique le préfet du Mfoundi. Réfutant l’information selon laquelle il y a eu des pertes en vies humaines : « il n’y a pas eu de morts au lycée d’Etoug-Ebe», déclare-t-il. « Il y a eu 21 blessés qui ont été évacués dans une formation sanitaire, et c’est vérifiable», poursuit-il. Assurant que « leurs jours, d’après les médecins, ne sont pas en danger». Plus tard, le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda sur son compte tweeter, mentionnera 106 blessés. Toujours est-il qu’aucune autorité n’admet des morts.

Zéro mort

Mais le patron de l’administration territoriale dans le Mfoundi semble avoir davantage creusé les sources de cette situation. « Mais au-delà de cette explication, nous devons comprendre le pourquoi de cette nervosité soudaine », a-t-il poursuivi : « nous retenons déjà qu’il y a eu un conseil de discipline ici jeudi dernier ; est-ce qu’il y a certains élèves qui ne voulaient pas que les sanctions soient publiées ?», se demande le préfet.

Sans s’essayer à une réponse, l’homme assure que’« il faut aussi dire que tout ce vandalisme que nous avons constaté n’est pas seulement le fait des élèves». C’est que « beaucoup d’enfants, de jeunes n’ayant aucun lien avec cet établissement sont venus vandaliser», renseigne le patron de l’administration territoriale dans le département siège des institutions de la république. « Certes les élèves aveint leur part de responsabilité ; mais ces véhicules que vous voyez reversés, après exploitation des vidéos de surveillance sont [le fait de] ceux qui sont venus de l’extérieur avec deux roues, et nous allons les exploiter à fond », promet-il.

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