Yaoundé 5 : Scènes de rentrée scolaire

Ambiance ce 4 septembre dans cet arrondissement de la capitale.

Comme sur toute l’étendue du territoire, les rues du 5ème arrondissement de la ville de Yaoundé sont envahies de ténues multicolores. Sacs au dos, en bandoulière ou à la main, les élèves prennent les directions de leurs différents établissements scolaires. A pieds, à motos, en taxis ou accompagnés de leurs parents, les élèves retournent ainsi à l’école après les vacances scolaires.

Les traditionnels embouteillages ont également fait leur rentrée sur le tronçon Total Ngousso-Fougerolles. Au marché du coin, ça grouille de monde très tôt le matin. « J’ai tenue à les accompagner moi-même avant d’aller au travail», confie un cadre de l’administration au volant de sa voiture. L’homme laisse les deux lycéens en bordure de route et prend la direction de l’école primaire pour les deux autres. Des comptoirs de fortune sont nés sur les trottoirs. On y trouve ardoises, craie, boites académiques, trousses, cahiers, ardoises,… C’est la même ambiance sur la ruelle non bitumée qui dessert le Lycée de Ngousso-Ngoulemekong. Entre les va-et-vient de véhicules, les élèves se faufilent, esquivant les mares d’eau. Les boutiques sont aux couleurs de la rentrée scolaire. Les ténues du lycée et de l’école primaire du coin abondent devant les magasins et même les maisons d’habitation. Les gargotes n’y échappent pas. Quelques rares clients dérogent à la règle et s’entretiennent autour de la bière. Pour l’essentiel, on s’intéresse davantage à l’école.

Les ateliers de couture sont pris d’assaut. Des « apacheurs » postés devant les différentes boutiques et sur la route scrutent les faits et gestes des passants, recherchent des clients pour les ténues scolaires. Ces petites boutiques sont pleins de parents et d »élèves en quête de ténues. Annette s’est fait accompagner de sa sœur cadette pour l’occasion. « Les premiers jours de rentrée, nous sommes généralement submergés par le travail. On s’assoit difficilement (Sic)», lance cette couturière habituée du coin. Chacune d’elles sert trois ou quatre clients à la fois. On enfile une ténue, puis la retire, pour une autre. Un garçonnet peine à trouver a taille : «Tu as même fréquenté quand jusqu’à être déjà au lycée », lui demande la servante, amusée ; avant de lui servir un « mes félicitations mon fils». Certains n’ont pas prévu la ceinture. Il leur sera offert des bouts de tissus pour la cause.

Discipline

L’entrée du lycée grouille de monde. Nombre de nouveaux élèves sont accompagnés e leurs parents qui campent, alors que leurs pupilles sont déjà en classe. « Madame, vous ne pouvez pas entrer. Laissez-le seul», lance le portier de service. La dame insiste : « il est nouveau, il vient d’avoir le concours, il ne connaît pas sa classe», tente-t-elle d’expliquer. Niet ! «Ce n’est pas un enfant ; il saura se retrouver seul. A défaut, il y a des gens qui peuvent l’aider. Ce n’est plus un enfant », réitère l’agent de sécurité qui est régulièrement harcelé par les parents un peu trop câlins envers leurs gosses. Certains parents sont venus pour le paiement de la scolarité. « Revenez à 9h ; pour le moment on accueille les élèves», indique le préposé aux renseignements, qui vient en appui aux responsables de la sécurité. «Moi je voulais payer une fois pour me libérer. Je dois être au bureau avant 8h », supplie un parent à qui on a fait sortir l’enfant du véhicule pour entrer à pieds. « Seuls les élèves et les enseignants entrent actuellement. D’ailleurs les responsables de la scolarité et de l’intendance ne sont pas encore là», lui répond-on. En précisant que « il n’y a aucune urgence au lycée. Vous pouvez revenir même le mois prochain».

Pour ce premier jour, le portail est resté ouvert jusqu’à 8h30. En revanche, la discipline est déjà appliquée. Certains élèves, notamment les garçons, ont gardé les cheveux. Ils ont été priés d’aller se coiffer avant de revenir. « Rentre te coiffer», a repris à chaque fois l’agent de sécurité. Les pullovers sont interdits sur la ténue. Ce préposé à la discipline à l’entrée veille également à la tenue vestimentaire. Conseillant de porter «le pullover en dessous». Pour les filles, la ceinture ne doit pas être pendante, mais nouée. Le tout sous l’assistance passive de quelques gendarmes postés ici depuis le petit matin.

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