Pêche illicite : une application pour la surveillance

 L’outil qui permet de documenter les incursions de chalutiers en zones interdites  est désormais  disponible au Cameroun auprès des pêcheurs du Littoral grâce à l’organisation anglaise Environmental Justice Foundation (EJF).

 DASE. C’est le nom de l’application  qui  permet  d’engager les communautés  à une surveillance participative des activités de pêche illégale et non réglementée.  Avec cet outil, les pêcheurs peuvent en temps réel,  collecter et signaler les actes de pêche illégale posés par les chalutiers.  Les  communautés situées le long de la façade maritime Douala-Edéa au Cameroun  viennent d’être outillées à l’utilisation de cette application  grâce à une formation offerte par l’organisation britannique Environmental Justice Foundation (EJF), dont l’objectif est de promouvoir une pêche durable, légale et éthique.

Une centaine de pêcheurs des campements Mbiako, Youme II et Yoyo I dans la région du Littoral  sont désormais en mesure de  faire recours à cette technologie.  Dans la pratique, lorsqu’un chalutier est soupçonné de pêcher illégalement, il suffit pour un pêcheur artisanal d’ouvrir l’application DASE installée sur son smartphone et de prendre le navire en photo. Il faut aussi les images du nom ou du numéro d’identification du navire.  L’appli télécharge  ensuite le rapport dans une base de données centralisée que les autorités peuvent utiliser pour arrêter et sanctionner les contrevenants.

 Cette solution déjà implémentée dans  d’autres pays à l’instar du  Ghana, du Liberia et du Sénégal a un double rôle. Elle permet d’un côté de documenter les incursions de chalutiers en zones interdites. Et de l’autre,  de préserver les sources de revenus des communautés qui vivent essentiellement de l’activité de pêche. Après avoir également reçu des équipements pour la surveillance communautaire, tels que des smartphones, gilets de sauvetage, jumelles, chasubles et pochettes étanches, Orimisan Omoruyi, le président des pêcheurs de Mbiako témoigne.  « Cette formation et ces équipements nous aideront à dénoncer les incursions de chalutiers et à protéger notre principale source de revenus ainsi que notre matériel de pêche », reconnaît-il.

Il faut dire que cette initiative de l’ONG Environmental Justice Foundation (EJF) se situe dans une démarche globale visant à encourager la surveillance participative des activités de pêche. « La participation des pêcheurs artisans, dont les moyens de subsistance sont en jeu, à la surveillance est une étape essentielle vers une pêche éthique, durable et légale. Lorsqu’ils disposent des outils nécessaires pour signaler directement et rapidement la pêche illégale, ils peuvent contribuer de manière décisive à réduire l’énorme déficit de données dans la lutte contre la pêche illégale », souligne Steve Trent, le fondateur d’EJF.

Selon l’Union européenne (UE), « La pêche illicite, non déclarée et non réglementée constitue l’une des menaces les plus graves qui pèsent sur l’exploitation durable de la mer, représentant un danger majeur pour le milieu marin, la durabilité des stocks halieutiques et la biodiversité marine. » L’activité est récurrente au Cameroun. Le  pays a d’ailleurs  reçu un carton jaune de  l’UE en janvier 2023. Cet avertissement était fondé sur de lacunes identifiées dans la capacité du pays à respecter, en sa qualité d’État du pavillon, d’État côtier, d’État du port et d’État de commercialisation, les normes établies par le droit international de la mer.

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