Les noms des présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale seront connus ce jour. Les signaux sont clairs. Dans un communiqué rendu public hier 221 mars 2024, Jean Nkuété le secrétaire général du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), convoque les députés et sénateurs de son parti « à des séances des travail qui se tiendront le vendredi 22 mars 2024 au Palais des Congrès». Le patron de l’administration du parti au pouvoir commencera par les députés à 10h. Une séance plénière étant prévue à la Chambre basse à 11h30. Les sénateurs, eux, seront reçus à 11h.
Les signaux sont clairs : les présidents des deux chambres du parlement seront élus ce jour. C’est une tradition. L’élection au parlement est toujours précédée d’une rencontre entre le secrétariat général du Rdpc, parti à la majorité obèse, et ses élus. C’est à cette occasion que la consigne du parti est donnée. Au sujet non seulement du parti, mais de la part à réserver aux autres partis représentés dans la chambre en question, puisque la loi prévoit que tous les partis représentés soient membres du bureau. Mais le nom du candidat désigné par le sommet du Rdpc n’est généralement connu qu’en salle, lorsque les hostilités commencent. Le secrétariat général envoie un pli fermé à un des siens, qui devra l’ouvrir séance tenante et communiquer le nom du candidat du parti.
Depuis le début de la session de mars, celle au cours de laquelle est renouvelé le bureau, l’on est resté à l’ouverture puisque les bureaux n’ont pas été renouvelés. Marcel Niat Njifenji le président sortant du Sénat, est coincé par la maladie. Revenu de son évacuation sanitaire en Europe, l’homme aux affaires depuis 2013, a une nouvelle fois retrouvé un lit d’hôpital. Ce qui bloquait le fonctionnement du Sénat et même de l’Assemblée nationale, tant les cartes sont distribuées par Paul Biya lui-même. Entre temps, Cavaye Yeguie Djibril, le président de l’Assemblée nationale, non seulement est déclaré malade ces derniers temps, mais s’illustre de plus en plus par une rébellion ouverte vis-à-vis du détenteur du pouvoir central, doublé de sa gestion décriée de l’Assemblé nationale. Un changement à la tête de l’une des deux chambres induirait un rabattement des cartes aux niveaux de toutes les institutions du sommet de l’Etat. Paul Biya a-t-il finalement décidé de changer de têtes ? L’on en saura un peu plus ce jour.