Crypto actifs, processus de fusion, augmentation du capital, … le Directeur Général de la BVMAC évoque les petits et grands pas de la bourse sous régionale dans une interview accordée à STV Télévision.
La fusion des deux entités qui animaient par le passé le marché financier de la Cemac a démarré depuis 2019. La fusion est terminée et l’enjeu semble la dynamisation du marché. Quels sont les acquis aujourd’hui?
Effectivement le premier chapitre du cahier de charge c’est-à-dire la fusion est réalisée à 100%. Donc on a rapproché les entités qui existaient à Libreville et à Douala. Nous avons engagé la deuxième phase de la fusion. C’est-à-dire que ces entités ont été créées. Le régulateur, le dépositaire central et la BVMAC, comment les rendre dynamiques.
De ce point de vue, quelles sont les avancées majeures aujourd’hui ?
Dans le chapitre sur les réformes qui est la deuxième phase de la fusion, il y a des jalons importants qui ont été franchis. Sur les engagements qui avaient été pris par les Etats dans l’acte additionnel, les entreprises du portefeuille public qui peuvent venir se faire introduire en bourse. Lorsque des États donnent la liste des entreprises qui peuvent être cotées, ce sont des actes forts. Par exemple pour le Cameroun lorsqu’on parle des ADC, du PAD qui vont venir en bourse ça veut dire qu’on fait la promotion de l’actionnariat populaire. Ce n’est pas à l’échelle du Cameroun mais à l’échelle de la Cemac. Donc en réalité ce sont des entreprises qui fonctionnent très bien. Et lorsque l’Etat décide de céder une partie de ces entreprises on est dans un schéma de redistribution de la richesse donc nous avons 17 entreprises qui sont dans les listes qui ont été données par 5 États sur les six que compte la communauté. Et sur les 17 entreprises, il y en a 2 qui sont déjà cotées. Donc c’est un jalon qu’on peut marquer comme déjà réalisé même s’il reste encore deux choses à faire. Surtout que le dernier État complète la liste mais aussi que l’ensemble des acteurs travaillent pour que les listes deviennent des introductions en bourse.
Quels sont les autres points positifs de la dynamisation du marché ?
Le deuxième jalon important c’est que dans la dynamisation des entités qui ont été créées il a été décidé pour le dépositaire central dont l’activité est gérée par la banque centrale ; qu’une entreprise privée sera créée pour pouvoir continuer à assurer ces activités de dépositaire central et les chefs d’états de la Cemac à travers les instances de pilotage des activités notamment le comité de pilotage du préf cemac ont décidé de cela en donnant un calendrier. Normalement, en décembre 2023 cette entité doit être créée et basée à Douala. Elle sera certainement au siège de la bourse qui aujourd’hui a libéré de l’espace. Ce sera une filiale de la bourse des valeurs à hauteur de 40%. Deuxième décision importante concernant un autre acteur, c’est la BVMAC elle-même. Il y a un business plan qui a été rédigé sur la période 2022-2026. Et sur cette période-là il y a 11 actions qui ont été identifiées comme devant être conduites. Je suis arrivée en 2022 et je suis en train de mener la première action presque à son terme. Il s’agit du renforcement de la bourse. Donc nous allons lors de l’assemblée générale qui a été convoquée pour le 23 juin prochain, acter une augmentation du capital de plus de 2 milliards. Au niveau de la Cosumaf ce qui a été décidé c’est que pour une meilleure dynamisation du marché financier sous régional il faut qu’il y ait une refonte de nos textes pour être le plus proche possible des standards internationaux. On s’est fait assister par la Banque mondiale mais également par un certain nombre d’experts indépendants. Le 21 juillet 2022 le comité ministériel de l’Umac a approuvé la loi cadre par ce que ce que nous devons faire en fusionnant c’est qu’on a fait ce qu’on appelle en informatique le formatage. Donc on a repris à zéro. On a réécrit le texte qui organise le fonctionnement du marché financier. Et nous sommes en train d’attendre dans les prochains jours le texte de la Cosumaf et après ce texte la BVMAC va rédiger son propre règlement.
Quelles seront les nouveautés de ces textes ?
L’avantage des nouveaux textes est qu’ils font la promotion de nouveaux acteurs. Ils élargissent le spectre delà régulation pour pouvoir inscrire un certain nombre d’épiphénomènes. C’est-à-dire les crypto qui étaient en train de gêner par ce que manquant de cadre réglementaire. Donc on essaie d’adapter le marché à la réalité des comportements des individus au niveau de la Cemac.