Gicam-Ecam : les incertitudes qui pèsent sur la fusion

Suffrage insuffisant, procédures judiciaires, guerre des opposants…l’assemblée générale constitutive de la nouvelle centrale prévue ce jour se tient  dans un contexte agité.

 Ce 14 décembre 2023 est une étape importante dans le processus de fusion du  Groupement Inter-patronal du Cameroun (Gicam) et d’Entreprises du Cameroun (Ecam). Après la validation du traité de fusion par les AG  des deux organisations, le nom  de la nouvelle entité ainsi que ses statuts seront dévoilés et adoptés ce jour.  Les adhérents du Gicam ont été invités  à prendre part à cette rencontre qui se tient non sans ombrages.

 Il pèse toujours sur ce processus un doute juridique.  Car, le suffrage exprimé  au terme de l’assemblée générale extraordinaire  du 11 juillet  dernier est remise en question.  241 adhérents ont  voté pour la fusion avec Ecam et 86 voix contre.   Soit  un taux de 73,7 % pour les avis favorables.    Seulement, ce chiffre  serait insuffisant  au regard des textes du Gicam, soutient  le comité de sages.   Ce comité qui s’était montré méfiant vis-à-vis du projet de fusion convoque l’article 17 alinéa 3 des statuts de l’organisation patronale. Cet article,  selon  Richard Howe, le président du Comité des sages,  dispose qu’en cas « d’avis non conforme du comité de sage, après avoir été saisi par le président du Gicam au sujet d’une modification des statuts, le conseil d’administration peut soumettre la modification concernée au vote de l’assemblée générale extraordinaire. Et dans ce cas, une majorité des trois quarts (75%) est requise pour faire adopter pareille modification ».  Et depuis cette sortie du comité des sages il y a plusieurs mois, l’exécutif du Gicam n’a pas levé le  doute sur cette question.

 Le processus de fusion suit son cours mais reste aussi confronté au spectre d’une décision judiciaire. Plusieurs procédures sont pendantes devant les tribunaux de Douala, initiées par Emmanuel Wafo,leprésident de la Commission Economie et Développement de l’Entreprise du Gicam. Très présent sur la scène publique depuis le début de cette affaire, Emmanuel Wafo, la figure de proue de l’opposition au traité de fusion ne recule pas.  Dans une récente interview accordée à Investiraucameroun, l’homme d’affaires réitère son attachement au maintien du label Gicam.  « Le projet de statuts ne concerne ni le Gicam, ni ses membres. Nous observons comme vous que des démarches sont menées en dépit de toutes les alertes. (…) Nous continuons les discussions avec les membres pour les sensibiliser. Le Gicam a construit sa crédibilité et son attractivité sur les valeurs de l’attachement indéfectible vis-à-vis des autorités publiques en place, le respect de ses membres et le respect des ainés. L’appartenance au Gicam n’a jamais exclu les différences professionnelles. Les tenants de la fusion essaient, depuis le début, de caricaturer et exacerber les différences de statut avec pour intention claire d’alimenter la délation et les conflits, au détriment du dialogue et la conciliation. D’ailleurs, nous avons la conviction profonde que le Gicam vivra, et que les soubresauts actuels seront dépassés ».

Tandis que l’exécutif  du Gicam affiche la sérénité, il y a aussi d’un autre côté de l’opposition, un comité du soutien à la refondation du patronat camerounais, le mouvement que conduit Jacques Jonathan Nyemb.   Ce camp agit discrètement en essayant de ramener le plus grand nombre d’adhérents autour des débats sur la refondation du patronat camerounais.  Toutes ces forces pourraient donner une autre tournure à  cette AG  qui  est l’avant dernière étape avant la fusion proprement dite. La dernière étant  l’AG élective de la nouvelle entité patronale prévue au plus tard en mars  2024.

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Tatiana Meliedje est titulaire d'une licence en journalisme obtenue en 2014. Elle a une expérience diversifiée en presse écrite, télévision et en radio. Finaliste de la bourse RFI Ghislaine Dupont & Claude Verlon 2020, elle a ainsi figuré dans le top 10 des jeunes journalistes radio d’Afrique Francophone. Après des débuts dans la capitale camerounaise Yaoundé, elle est basée aujourd’hui à Douala, et travaille en tant que correspondante du journal d’expression économique Défis Actuels et de son site Newsducamer.com. Une orientation professionnelle soutenue par une formation en journalisme économique offerte en 2019 par le bureau pays de la Banque mondiale.

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