Filière cacao : Le Cameroun veut obtenir le label « cacao fin »

Son dossier de candidature a récemment été présenté auprès de l’Organisation Internationale du Cacao et vise à faire intégrer le pays dans le marché premium de l’or brun.

Yaoundé affiche son ambition de jouer dans la cour des grands. Sur le marché international du cacao, après la consolidation du positionnement de l’origine Cameroun en « First Class », c’est-à-dire le cacao d’excellence, Yaoundé ambitionne désormais d’obtenir le label « cacao fin », auprès de l’Organisation Internationale du Cacao (OIC). Le pays a récemment présenté sa candidature pour une labellisation de son cacao au titre de « cacao fin », auprès d’un panel de haut niveau constitué d’experts mondiaux du secteur du cacao, en marge de la Semaine des produits d’Excellence sur le « cacao fin » organisé à Antananarivo à Madagascar, du 12 au 18 juin 2023. Le Cameroun mise sur la qualité de sa fève et son process de production, afin d’intégrer ce marché premium dominé par les pays producteurs d’Amérique latine et des Caraïbes.

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Le marché mondial du cacao fait la distinction entre deux grandes catégories de fèves de cacao : « fin d’arôme » et « en vrac » ou « ordinaire ». Les goûts fins incluent des fruits (frais et dorés, des fruits mûrs), des fleurs, des herbes et des notes de bois, fruits secs et caramel, ainsi que des bases de chocolat riches et bien équilibrées. L’Organisation Internationale du Cacao se sert d’une combinaison de critères dans le but d’évaluer la qualité du cacao fin d’arôme. On y retrouve l’origine génétique du matériel cultivé, les caractéristiques morphologiques des plantes, les caractéristiques de saveur des fèves de cacao cultivées, les caractéristiques chimiques des fèves de cacao, la couleur des fèves et des semences, Caraïbes.

Si le pays obtient les faveurs de l’OIC, le cacao Camerounais aura accès au vaste des acheteurs potentiels de cacao fin. «N’importe quelle fève peut devenir du cacao fin à condition de suivre un traitement post-récolte qui passe par une bonne fermentation et un bon séchage», a fait observer Michel Arrion, le Directeur exécutif de l’Organisation Internationale du Cacao. Comme argument, Yaoundé fait valoir la mise en place ces dernières années de centres d’excellence de traitement post-récolte dans certaines régions qui permettent de produire des fèves de qualité supérieure. « L’intérêt de différencier le cacao, de ne plus le considérer comme un produit de base, c’est aussi d’attirer l’attention des acheteurs sur le fait que ce cacao fin à un autre prix et qu’il faut rémunérer mieux les producteurs », a ajouté Michel Arrion. Madagascar, seul pays Africain dont le cacao porte ce label (100 % de cacao fin), le kilo se négocie entre 2 et trois 3 euros sur le marché local (1300 et 1968).

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De bonnes sources, l’on apprendra que des experts de l’Organisation Internationale du Cacao ont reconnu la présence du cacao fin exporté pour le Cameroun. Ce, sans pouvoir donner un pourcentage précis. Il est important de relever que, comme le Cameroun, le Ghana a également posé sa candidature pour ce label à l’OIC qui décidera quels pays producteurs pourront prétendre à la qualification « cacao fin » et avoir droit à des quotas spécifiques.

Source : Défis Actuels n°778 du jeudi 22 au 25 juin 2023

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