Mobilité urbaine:Le français Poma pressenti pour la construction d’un téléphérique à Yaoundé. 

Reçue en audience le 27 mars 2024 par la ministre de l'Habitat et du Développement Urbain, l'entreprise a obtenu l'accord du gouvernement pour la construction d'une ligne pilote de transport par câble dans la capitale.

Aperçu d'une ligne de transport par câble

Le ministère de l’Habitat et du Développement Urbain (Minhdu) n’a pas abandonné son projet d’aménagement d’un système de transport par câble dans la ville de Yaoundé. Le lancement de ce chantier était au cœur des discussions qui ont meublé l’audience accordée par Célestine Ketcha Courtès, le chef de ce département ministériel, à une délégation de l’entreprise française Poma, spécialisée dans la fabrication de systèmes de transport par câble, communément appelé téléphérique. Si l’on s’en tient aux informations dévoilées par le  Minhdu, le gouvernement et cette société hexagonale sont tombés d’accord pour la construction d’une ligne pilote qui ira de l’université de Yaoundé I à l’avenue Charles Atangana. «Le groupe se propose d’installer des lignes de transport par câble dans la ville de Yaoundé. Il a déjà identifié une ligne pilote qui ira de l’université de Yaoundé I à l’avenue Charles Atangana. Une offre qui a reçu l’assentiment  du ministre qui a donné des orientations devant conduire à la matérialisation de cette proposition», peut-on lire  dans le bulletin d’information hebdomadaire du ministère de l’Habitat et du Développement Urbain publié au début du mois d’avril.

Un projet similaire annoncé en juillet 2023

L’annonce du Mindhu s’arrête là. Pas d’informations sur le coût prévisionnel, la longueur de la ligne, le nombre de lignes, la durée du chantier ou encore le mécanisme de financement. Au moment où nous mettions sous presse, les demandes d’information adressées au Minhdu et à l’entreprise Poma n’avaient pas encore été satisfaites. Toutefois, en attendant la publication de ces détails, le téléphérique en zone urbaine se présente comme une solution alternative de choix. Il consomme peu d’énergie, et n’empiète pas sur l’espace dédié à la voirie que se partagent les voitures, les bus, et les piétons. Sa présence au sol se limite aux pylônes et aux stations de départ et d’arrivée, qui seront construites si le projet est mené à son terme. Comparé à d’autres moyens de transport comme le tramway ou le métro,  sa construction ne coûte pas cher, précisent nos confrères européens de Green-Zones.

Toutefois, ce n’est pas la première fois que Célestine Ketcha Courtès prédit l’imminence  d’un projet de construction d’une ligne de transport par câbles dans la ville de Yaoundé.Le 04 juillet 2023, le membre du gouvernement avait déjà annoncé dans un tweet publié sur son compte Twitter officiel, qu’elle a  entamé des négociations avec l’entreprise française MND, elle aussi, spécialisée dans la construction d’infrastructures de transport par câble. Julie Benoist, directrice Afrique de MND avait d’ailleurs été reçue  en audience par le Mindhu. Au sortir de leur aparté, Ketcha Courtès, a tenu à préciser que  « Yaoundé se rapproche vers son Transport par Câble pour juguler les embouteillages et améliorer la mobilité Urbaine». Presque 1 an plus tard, le projet n’a pas encore pris forme. Contacté par Défis Actuels pour tenter de connaître le sort qui a été réservé à ce projet, MND nous a renvoyé vers le Mindhu. «Toutes les informations supplémentaires sur le projet seront données au moment opportun par Mme le Ministre», a indiqué l’équipe de communication de l’entreprise.

Téléphérique, une composante du Pmus

Pour mémoire, dans le cadre de l’initiative Mobilise Your City, le Cameroun s’est doté d’un Plan de Mobilité Urbaine Soutenable pour la Communauté Urbaine de Yaoundé (Pmus) en 2019. Ce dernier se décline sous plusieurs composantes dont l’une des plus prégnantes est la structuration des transports collectifs de masse dans le but de garantir une belle mobilité pour tous, la préservation de l’environnement et du cadre de vie  des populations et l’attractivité des villes. C’est dans ce sillage qu’a été lancé en janvier 2024, le projet MoVe Yaoundé, une initiative dont le but est de doter la capitale politique d’un système de mobilité performant, efficace, sûr et abordable pour les usagers. Dans le cadre de ce projet, le Cameroun et ses partenaires financiers, que sont l’Agence française de Développement et Giz, l’agence de coopération allemande, veulent doter la capitale d’un système de Bus Rapid Transit (BRT), au plus tard en 2028. 

Le BRT nécessite préalablement à sa mise en service, la construction  d’un corridor long de 22 km reliant le stade Olembé à Ahala ainsi que l’acquisition d’une cinquantaine de bus fonctionnant à l’énergie électrique. Ces derniers vont circuler sans encombrement sur des voies réservées, tout en bénéficiant de la priorité aux carrefours et desservis par des stations bien équipées. Ces investissements sont d’une urgence criarde, au regard de la configuration actuelle de la ville de Yaoundé. Selon les experts de l’Union européenne, «la ville continuera de s’étendre pour atteindre un rayon d’environ 11 km en 2025 puis 13 km en 2035 entraînant ainsi une augmentation des coûts de transport pour la population. De plus, on note que la motorisation augmente rapidement avec des projections de +13% en 2023 et + 36% en 2026»

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.