Elections à la BAD: Abbas Mahamat Tolli dévoile son programme

Candidat désigné de la sous-région Afrique Centrale à la présidence de la Banque africaine de Développement (BAD), le Tchadien a, dans une interview accordée à nos confrères de Financial Afrik, dévoilé les réformes qu’il compte mettre en place pour renforcer l’équilibre de cette institution financière

La Beac promeut les cartes bancaires et le mobile money

Candidat du Tchad, après que le pays ait entamé un important lobbying pour obtenir le soutien des 5 autres pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac), Abbas Mahamat Tolli est aujourd’hui le candidat désigné de la sous-région. En effet,  l’ancien gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) qui a quitté son poste en février dernier, a obtenu le soutien unanime des pays  de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac), le 9 mars 2024, au terme de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement qui s’est tenue en Guinée Equatoriale. «La conférence des chefs d’États et de gouvernement s’engage à lui (Abbas Mahamat Tolli, Ndlr) apporter tout son soutien en tant que candidat unique de l’Afrique centrale au poste de Président du Groupe de la BAD et appelle à la solidarité de la communauté des États membres ainsi qu’à l’appui des autres pays africains à cette candidatures», indique le communiqué final ayant sanctionné les travaux. Pour le Tchadien, cet appui le motive davantage à aller à la quête de l’exceptionnalité. «La BAD n’a jamais été dirigée par un président issu de l’Afrique centrale. C’est un aspect important pour assurer une représentativité de l’Afrique au sein de l’institution. Cela renforce ma détermination à saisir cette opportunité historique», a-t-il confié à Financial Afrik.

Au-delà du discours,  la candidature d’Abbas Mahamat Tolli à la présidence de la BAD est soutenue par un florilège de propositions de réformes qui, selon lui, vont propulser l’Afrique vers un développement rapide, durable et inclusif. Il s’agit notamment  d’une gouvernance transparente et responsable à tous les niveaux ; promouvoir d’importants investissements dans le secteur de l’éducation afin de garantir un accès équitable à une formation qualité, adapté aux besoins du marché du travail ; relever les défis du chômage des jeunes pour contrer l’exode massif grâce notamment à la création des chaines de valeurs pour une meilleure intégration dans l’économie mondiale et la génération d’opportunités économiques locales. Le Tchadien de 51 ans, s’engage également à protéger le Lac Tchad et à accroître les échanges commerciaux interafricains via la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). «En collaboration avec la Commission de l’Union Africaine et les institutions du continent, je m’efforcerai de réduire les obstacles financiers et technologiques qui entravent les échanges commerciaux. En investissant dans les infrastructures de transport et en facilitant le commerce entre les pays africains grâce à l’accélération de la mise en place de plateformes techniques de paiement et de règlement, je cherche à encourager la mise en place des politiques favorables aux échanges commerciaux», a-t-il confié à nos confrères.

Le second mandat de l’actuel président de la Banque Africaine de Développement (BAD), Akinwumi Adesina, s’achève en 2025. Selon les textes en vigueur au sein de cette institution financière, le Nigérian élu pour la première fois en 2015 ne pourra plus se représenter. En attendant d’autres éventuelles candidatures venues des autres sous-régions et d’autres pays, Abbas Mahamat Tolli pourrait déjà, selon des indiscrétions, avoir en face de lui le Sénégalais Makhtar Diop, actuellement directeur général de la Société financière internationale, organisation membre du groupe de la Banque mondiale. Cet ancien vice-président de la Banque mondiale chargé de l’Afrique s’était désisté de la course à la présidence de la BAD en 2014. Une autre candidature qui, selon nos sources sort également la tête de l’eau, est celle du ministre Béninois Ousmane Digana. Cet ancien directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Togo, le Bénin et la Guinée aurait jeté son dévolu sur l’institution financière régionale.

Pour mémoire, d’après les textes régionaux en vigueur à la BAD, tout candidat au poste de président du groupe de la Banque Africaine de Développement doit être un ressortissant d’un pays membre régional. Il doit avoir de hautes compétences dans les domaines qui concernent les activités, la gestion et l’administration de la Banque.

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