En date du 7 octobre 2022, une lettre du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République instruit le ministre des Finances à consentir à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) une avance d’un montant de 2, 7 milliards de FCFA. « Dans le cadre de la participation du Cameroun à la 22e coupe du monde de football de la Fifa « Qatar 2022 », le Trésor public à travers le poste comptable dont j’ai la charge, a déboursé la somme de 4 176 934 602 de FCFA, dont 2 732 110 821 de FCFA devrait être pris en charge par la Fécafoot », lit-on dans une correspondance ayant attribuée au payeur spécialisé, William Sumpewoh, ayant fuité sur les réseaux sociaux.
L’argent, selon la correspondance susmentionnée, représentait la quote-part de cette dernière structure dans le budget- de la participation à la coupe du monde-, afin de pallier au retard de la mise à disposition des ressources attendues de la Fifa. Par ailleurs, la lettre du Sg/Pr sus-évoquée informe formellement le Minfi à prendre toutes les dispositions nécessaires, en collaboration avec le Minsep, afin que le montant total de l’avance soit restitué au Trésor public à bonne échéance.
Ainsi, le 26 juillet dernier, le payeur spécialisé, William Sumpewoh, qui a effectué le paiement, a saisi par correspondance le président de la Fécafoot afin qu’il procède à la restitution du montant de l’avance accordée à la structure dont il a la charge.
Dès lors, des interrogations jaillissent. La Fécafoot engagée dans plusieurs procès -qui lui font perdre de l’argent-, est-elle capable de solder cette dette à bonne échéance ? Qu’adviendrait-il au cas où la dette n’était pas payée, du moins à temps ?
D’avis d’experts, deux cas de figure sont possibles. D’une part, la Fécafoot solde sa dette. C’est l’option est prévue dans la lettre du Sg/Pr, indique une source judiciaire.
D’autre part, poursuit notre source, la Fécafoot peut être incapable de rembourser sa dette. Dans ce cas, le payeur va continuer de faire des relances pour le recouvrement. Lesdites relances pourraient déboucher sur des mises en demeure et la voie judiciaire.
En effet, souffle la source judiciaire, « si cet argent n’est pas remboursé, la Chambre des comptes en vérifiant les comptes du payeur, va se rendre compte de la dette et va demander à celui-ci de justifier qu’il a accompli toutes les diligences nécessaires pour le recouvrement ».
Précisons que l’Etat n’a pas pour vocation de prêter de l’argent aux entités publiques comme privées. Toutefois, indique un spécialiste en finance publique, l’Etat peut accorder des subventions qui, par principe ne sont pas remboursables, mais destinées à des missions précises. L’emprunt entre l’Etat et la Fécafoot peut donc être considérée comme une opération politique que normale.
