La stratégie conçue avec le concours de l’ONU Femmes et de la société civile prescrit une meilleure prise en considération du facteur genre dans les activités du comité présidé par Faï Yengo Francis.
L e Comité National de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration (Cnddr) des ex-combattants du Boko Haram dans l’Extrême-Nord et des groupes armés des régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest tient enfin sa stratégie genre.
La présentation de ce document de 83 pages a eu lieu le 26 octobre dernier au siège du Cnddr, sous la présidence de la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie-Thérèse Abena Ondoa. Ainsi, la stratégie conçue et validée avec le concours de l’Entité des Nations Unies pour l’Egalité des sexes et l’autonomisation de la femme (ONU Femmes), de certains départements ministériels et la société civile fixe le cadre opérationnel et stratégique d’une meilleure gestion des problèmes spécifiques à la femme et à la jeune fille pendant les conflits (viols, esclavage sexuel, prostitution forcée, etc.).
Le document ainsi mis au point s’articule autour de trois axes : une implication plus accrue au processus de désarmement des femmes et filles ex-combattantes, et celles associées aux groupes armés ; la prise en compte des besoins et intérêts singuliers des femmes et filles associées aux groupes armés dans les activités et services liés à la démobilisation ; la mise en place d’une réponse intégrée et durable pour la réintégration des ex-combattants aux niveaux communautaire, économique, social, politique et sécuritaire en tenant compte du genre dans les zones du programme et renforcer les capacités des communautés pour développer des solutions alternatives au conflit.
Vision
Partie pour être mise en œuvre d’ici à fin 2025, la stratégie genre du Comité présidé par Faï Yengo Francis, veut, à terme, contribuer au renforcement de la paix et la sécurité dans le pays. Ceci à travers : un socle de protection sociale, notamment dans la promotion et la protection des droits des femmes/filles, hommes/garçons ; un cadre où la pesanteurs socioculturelles sont réduites et dans lequel la femme et la jeune fille affectées par les crises sont exemptes de toute forme de discrimination et de violences basées sur le genre. Mais aussi : un accès accru et équitable des femmes et filles victimes des conflits aux services sanitaires, juridiques, judiciaires, éducatifs, psychosociaux et économiques ; une implication accrue des femmes et des filles par les mécanismes et processus pour la paix, la prévention et la résolution des conflits.
Créé par décret du chef de l’Etat le 30 novembre 2018, le Cnddr répond à trois principales missions. En matière de désarmement, il s’agit de : accueillir, prendre en charge et désarmer les ex-combattants ; collecter,répertorier et stocker les armes et munitions remises volontairement par les ex-combattants ; prendre toutes les dispositions appropriées à la destruction des armes, munitions et explosifs – en liaison avec les autorités compétentes. En ce qui concerne la démobilisation, le Comité est chargé de : mettre en place des sites de cantonnement pour les ex-combattants et en assurer la gestion ; l’encadrement des ex-combattants etc. En matière de réintégration enfin : prendre les dispositions nécessaires à la déradicalisation des ex-combattants et
aider leur réinsertion dans la vie.