Ce décaissement intervient dans le cadre du Programme en cours avec l’institution financière, et dont les enjeux ont été exposés lors de la Conférence annuelle des responsables des services du ministère des Finances le 25 février dernier.
Le Fonds Monétaire Internationale (FMI) a approuvé le 23 février 2022, le décaissement de 116 millions de dollars, soit près de 67,5 milliards de francs CFA en faveur du Cameroun. Ce financement rentre dans le cadre du nouveau programme conclu avec l’institution financière qui estime que le pays a passé avec brio la première revue des accords triennaux (juillet 2021-juillet 2024) au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et du Mécanisme Elargi de Crédit (Medc). « Le gouvernement exprime sa profonde gratitude au FMI pour ses importants concours financiers ainsi que l’allocation générale de DTS décidée en août dernier, dont l’utilisation permettra d’atténuer les effets socio-économiques de la crise sanitaire et de contribuer à la consolidation des réserves de change de notre sous-région », s’est réjoui le ministre camerounais des Finances dans un communiqué de presse publié le 24 février 2022.
DE BONNES NOTES, MAIS…
Pour obtenir le déblocage de cette nouvelle tranche qui porte à 170,3 milliards de F CFA le total des décaissements au titre de ces accords, le gouvernement camerounais a mis en place un certain nombre de réformes qui ont permis à l’économie de se montrer résiliente malgré les effets de la pandémie de Covid-19. « La performance du Cameroun dans le cadre du programme reste sur la bonne voie et les réformes structurelles progressent, bien qu’avec des retards dans certains domaines clés », a confirmé Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim du FMI. « Les autorités sont déterminées à atteindre les objectifs du programme et à accélérer le rythme de mise en œuvre des réformes pour soutenir la diversification économique tirée par le secteur privé », a-t-il ajouté. D’après le patron par intérim de l’institution, les domaines clés dans lesquels les autorités camerounaises doivent faire des progrès concernent en particulier : la transparence, la bonne gouvernance et le cadre de la lutte contre la corruption. Trois indicateurs essentiels pour aider à catalyser un financement supplémentaire des donateurs. Toujours selon le FMI, la stratégie des autorités pour éviter un resserrement prématuré de la politique budgétaire contribuera à atténuer l’impact de la pandémie. Une consolidation budgétaire progressive, une fois la pandémie passée, soutiendra la reprise économique et placera la dette publique sur une trajectoire résolument descendante.
RÉSILIENCE ETINCLUSION FINANCIÈRE
Pour mémoire, c’est le 29 juillet 2021 que le Fonds Monétaire International a approuvé des accords triennaux (2021– 2024) au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) et du Mécanisme Elargi de Crédit (Medc) en faveur du Cameroun. Ce programme met en relief un gap de financement pour la période 2021-2024 d’un montant de l’ordre de 1000 milliards de F CFA, dont le concours du FMI est d’environ 375 milliards. Le reliquat (625 milliards) devant être fourni par les autres Partenaires Techniques et Financiers (Banque Mondiale, Banque Africaine de Développement, Union Européenne et Agence Française de Développement) en termes d’appuis budgétaires. Ces accords ont pour objectif de soutenir les efforts du gouvernement pour parvenir à une reprise post Covid rapide, renforcer la viabilité extérieure et budgétaire à moyen terme et mettre en œuvre son programme de réformes structurelles vers une croissance soutenue, plus inclusive et diversifiée. Pour y parvenir, le Cameroun s’est engagé à mettre en œuvre des réformes visant à : atténuer les conséquences sanitaires, économiques et sociales de la pandémie tout en assurant la viabilité intérieure et extérieure ; renforcer la bonne gouvernance, la transparence et le cadre de la lutte contre la corruption ;accélérer les réformes budgétaires structurelles afin de moderniser les administrations fiscales et douanières, de mobiliser les recettes, d’améliorer la gestion des finances publiques, d’accroître l’efficience des investissements publics et de réduire les risques budgétaires liés aux entreprises publiques ; renforcer la gestion de la dette et réduire les facteurs de vulnérabilité liés de la dette ; renforcer la résilience et l’inclusion financière et promouvoir l’égalité des genres et une économie plus verte.
Défis Actuels