CAN 2023 : Le Cameroun demande la bénédiction d’Houphouët-Boigny

La sélection nationale est allée s’incliner sur la tombe du premier président ivoirien.

Les Lions indomptables sont à Yamoussoukro depuis ce 10 janvier 2024. La bande à Rigobert Song Bahanag loge à l’hôtel Président de la capitale politique du pays en mi-journée. Mais avant de s’installer, les Lions indomptables sont allés s’incliner sur la tombe de Félix Houphouët-Boigny, le premier président ivoirien. Celui-là même qui a proclamé l’indépendance du pays. C’est un personnage très respecté dans son pays.

Le « Vieux » ou « le Sage» comme l’homme est communément appelé dans son pays, est une figure quelque peu controversée de la scène politique africaine pour son rôle dans la construction de la Françafrique, mais l’histoire garde de celui qui fut le seul député autochtone ivoirien au sein de l’Assemblée constituante française, l’image d’un acteur de premier plan dans la décolonisation de l’Afrique. Fondateur du Syndicat agricole africain en 1944, l’homme aura cofondé le Rassemblement démocratique africain (RDA), parti à vocation panafricaniste, qui sera à la base de la naissance de plusieurs partis indépendantistes en Afrique et particulièrement en Afrique française. Son influence sur la marche de la France.

C’est donc à une figure pour le moins présente dans l’histoire des peuples africains qui repose à Yamoussoukro et que les Lions indomptables ont cru devoir rendre une visite-hommage. Sur la page facebook de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), il est écrit que « quelques minutes après leur arrivée à Yamoussoukro, sur le chemin qui mène à leur tanière à l’hôtel Président, les Lions indomptables ont fait un crochet dans la demeure de l’ancien président de la République Félix Houphouët-Boigny pour se recueillir sur sa tombe et honorer ainsi la mémoire de celui qui il y a 40 ans avait remis le trophée de vainqueur de la CAN à Théophile Abéga… » En Afrique, les morts ne sont pas morts. Et avant d’engager de grands projets, les traditionnalistes demandent souvent la bénédiction des ancêtres. C’est certainement le sens de la visite rendue au « Sage » ivoirien et africain à sa dernière demeure.

Si Félix Houphouët-Boigny doit intercéder, l’homme aura peut-être le cœur qui balance entre son pays d’origine, la Côte d’ivoire qui organise cette 34ème édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), et le Cameroun. L’ancien guide ivoirien a organisé la CAN il y a exactement 40 ans, pour remettre le trophée final au capitaine de la sélection nationale du Cameroun. C’était la première étoile du Cameroun. Quarante ans après, son 3ème successeur organise sa 2ème édition du tournoi, Houphouët-Boigny n’est plus. Son pays n’a qu’un titre, le Cameroun en a cinq. Entre temps, Samuel Eto’o, l’un des meilleurs footballeurs d’Afrique, camerounais, a épousé une Ivoirienne. Le Cameroun se trouve ainsi dans la belle-famille. En Afrique, la belle-famille mérite respect et bienveillance. Houphouët le sait mieux que quiconque, en regardant Samuel Eto’o conduire la délégation camerounaise sur sa tombe. A la place du Vieux, Alassane Ouattara n’aurait pas mal au cœur en remettant le trophée final à Vincent Aboubakar plutôt qu’à Serge Aurier.

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