Dialogue public-privé : les promesses de l’administration fiscale au patronat

Invité au Gicam le 02 juin courant, le directeur général des impôts, Roger Athanase Meyong Abath, a indiqué vouloir accompagner le patronat dans la création de richesse à travers une accélération des réformes visant l’instauration d’un système fiscal au service des entreprises.

Le président du GICAM a rencontré le Directeur général des Impôts (Image : site web GICAM)

Nommé en mars dernier, le Directeur Général des impôts (DGI) a fait sa première sortie officielle au Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam). Roger Athanase Meyong répondait ainsi à l’invitation du président du Gicam, Célestin Tawamba. Cette visite qui intervenait après une audience accordée par le nouveau DGI à l’exécutif du Gicam le 27 avril dernier, était l’occasion de renforcer le dialogue entre les deux entités.

Les échanges ont été francs au siège du Gicam à Douala le 02 juin dernier en marge de l’assemblée générale du groupement. Chacune des parties s’est exprimée sur ses attentes vis-à-vis de l’autre. Comme par le passé, le président du Gicam a rappelé les difficultés que rencontre la communauté des affaires avec le système fiscal. Célestin Tawamba a notamment énoncé l’indisponibilité de la plateforme digitale des impôts aux côtés d’autres problèmes structurels tels que l’impôt sur les sociétés équivalant 40, 50, 60% voire plus du bénéfice brut des entreprises ; des redressements exorbitants, dépassant parfois leur chiffre d’affaires etc.

 En face, le DGI s’est montré disposé à apporter des solutions. « J’ai accepté l’invitation de Tawamba avec plaisir. Eu égard à sa mission de mobilisation de recettes, la DGI a l’obligation d’entretenir une relation étroite avec le monde des affaires sans lequel la création des richesses serait une illusion. Notre mission est de vous accompagner dans la création des richesses », affirme Roger Athanase Meyong.

Le Directeur Général des Impôts rassure le secteur privé quant à la poursuite des réformes en cours pour améliorer le système fiscal jugé « confiscatoire » par le Gicam. « Je vous rassure que le processus de dématérialisation engagée il y a plus d’une décennie se poursuivra. De même la professionnalisation des métiers va être accentuée notamment en matière de contrôle fiscal, l’objectif étant d’améliorer la qualité du service rendu aux usagers. Enfin, la réorganisation des services fiscaux se poursuivra pour répondre efficacement aux attentes des différentes catégories de contribuables » annonce Roger Athanase Meyong qui se montre très au fait de l’environnement des affaires.

Il avance d’ailleurs son ancienneté au sein de l’administration. « Mon arrivée récente à la tête de la dgi ne constitue pas un handicap pour la recherche de solutions adaptées à vos préoccupations. En effet, ma relation avec la communauté des affaires est ancienne et remonte à l’époque où j’étais directeur en charge des grandes entreprises. Fonction que j’ai occupée entre 2014 et 2020. Je suis donc au fait des principales attentes qui sont les vôtres vis -à -vis de l’administration fiscale et je puis vous vous assurer que je ne ménagerais aucun effort afin qu’ensemble nous réalisions des avancées significatives ».

Pour Célestin Tawamba, le nouveau DG arrive « au bon moment ». « Nous avons perdu 10 années, 10 années d’un déni de dialogue », a lancé le président du Gicam. On se souvient qu’un climat de tension a par le passé existé entre le secteur privé et la direction générale des Impôts. La tension a connu une accalmie l’an dernier au point où l’ancien DGI Modeste Mopa Fatoing a effectué une tournée de concertation avec les acteurs du secteur privé dans la ville de Douala en septembre 2022. Cette visite se situait dans la perspective de l’élaboration de la loi de finances 2023.

Les propositions faites par le Gicam à ce moment ont été entre autres le changement de paradigme fiscal, avec un rapide retour à l’imposition des entreprises basé, non pas sur le chiffre d’affaires, mais sur le bénéfice réalisé ; l’implication du Patronat, en amont de la préparation de la Circulaire de cadrage budgétaire du Président de la République ; l’instauration d’un véritable climat de confiance dans le dialogue entre l’administration fiscale et le Patronat et, d’une manière générale, entre l’Etat et le Secteur privé.

Source : Défis Actuels n°774 du jeudi 8 au 11 juin 2022

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