Les prix des produits pétroliers sont revus à la hausse depuis ce 2 février 2024. Le prix du litre de super est de 840Fcfa et celui du gasoil de 828Fcfa. Soit une augmentation de l’ordre de 15%. Seuls les prix du pétrole lampant (350F) et du gaz domestique (6500F) restent ceux jusqu’ici pratiqués. C’est le résultat des concertations tenues ce jour entre les ministres en charge des finances, du Commerce et des hydrocarbures et les syndicalistes, au siège de la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph).
Selon les premières explications, par ce relèvement de ces prix, il est mis fin aux subventions jusqu’ici pratiquées par le gouvernement et qui étaient toujours mal pris par les bailleurs de fonds, notamment le Fonds monétaire international (FMI). Et des explications données par marie Françoise Ewolo, éditorialiste à la Cameroon radio television (Crtv), « cela règle définitivement la question du manque à gagner et donc écarterait l’éventualité d’une autre hausse des prix des hydrocarbures à l’échéance 2025». De quoi rassurer éventuellement une opinion nationale qui subit l’inflation galopante depuis des années. D’autant plus que l’ardoise de la subvention devenait lourde pour le budget de l’Etat, et les partenaires au développement ne s’accordaient plus avec les gérants des affaires publiques camerounaises. Et Paul Biya avait fini par céder.
C’est donc une mesure qui ne surprend pas d’autant plus que dans son discours de fin d’année 2023, Paul Biya avait déjà allumé les signaux. « Dans le but de maintenir les prix à la pompe à leur niveau actuel,…l’Etat doit, au prix d’importants efforts financiers, fortement subventionner les importations de produits pétroliers», avait prévenu Paul Biya dans son discours à la nation le 31 décembre 2023. Or « le poids de ces subventions pèse lourdement sur notre budget et rétrécit considérablement les ressources dont nous avons le plus grand besoin, pour apporter des réponses aux autres problèmes auxquels nos populations sont confrontées». Indiquant que «la subvention des prix des produits pétroliers se situaient à 1000 milliards de francs CFA en 2022, a été réduite à environ 640 milliards de francs CFA en 2023 ». Une réduction significative, mais qui « continue de peser significativement sur le Trésor public», avait relevé le président de la République. Alors « nous n’aurons d’autre choix que de la réduire de nouveau», avait avisé le président de la République. En promettant de sauvegarder les intérêts des couches vulnérables.