Assemblée nationale : la session de novembre empreinte de soupçons de corruption

Prenant la parole à l’occasion du lancement officiel des travaux d’élaboration du budget de l’Assemblée nationale au titre de l’exercice 2024, le premier questeur de ladite chambre a dénoncé des soupçons de malversations financières qui ont fait leur lit au sein de la chambre basse.




La session ordinaire de l’Assemblée nationale qui s’ouvre le 11 novembre prochain se tient dans un contexte trouble, marqué par des soupçons de malversations financières. Les mots sont de l’honorable Kamssouloum Abba, premier questeur à l’Assemblée nationale qui, à l’occasion du lancement officiel des travaux d’élaboration du projet du budget de l’Assemblée nationale au titre de l’exercice 2024, le 17 octobre courant a dénoncé la corruption qui s’installe au sein de la chambre base du parlement.
« Il nous a été donné de constater pour le déplorer que, d’une part, le budget exécuté n’est pas le budget qui a été adopté par le Bureau de l’Assemblée nationale, et d’autre part, tous les référentiels tels que le Plan de Travail Annuel et les Fiches du Suivi de la Consommation des crédits qui ont été mis à votre disposition pour garantir une bonne exécution du budget, ne sont pas utilisés », a-t-il indiqué.
Le député de la nation pour le compte du Rassemblement démocratique du peuple camerounais dans la circonscription électorale du Logone et Chari dans l’Extrême-Nord a en outre énuméré les « pratiques malsaines » qui ont fait leur lit à l’Assemblée nationale. « Il s’agit, entre autres, a-t-il cité, des travaux fictifs ; des prestations fictives ; des travaux en régie qui n’en sont pas ; des surfacturations indécentes ; la multiplication des avantages indus ; les nombreuses missions fictives ou déguisées ; les nombreuses missions de complaisances faites sur le dos de l’Assemblée Nationale ; et l’engagement des activités non inscrites au budget qui lient juridiquement et pécuniairement l’Assemblée nationale ».
Selon ce député de la nation, ces manquements ont plongé l’Assemblée nationale dans une crise morale et financière, sans précédent. D’après un rapport de contrôle interne à l’Assemblée nationale-cité par nos confrères de Rfi-, entre l’exercice budgétaire 2022 et mi-2023, cette gabegie a occasionné un trou financier de 2,7 milliards de FCFA. Le rapport fait également constater que les deux tiers du budget de l’Assemblée nationale qui est de 23 milliards de FCFA avaient été consommés en seulement six mois. Conséquence, le président de l’Assemblée nationale Cavaye Yeguie Djibril, apprend-on, a sollicité une rallonge exceptionnelle auprès du président de la République pour couvrir les besoins de fonctionnement jusqu’à la fin de l’exercice budgétaire.
Afin d’éviter ce genre de situation, indique le premier questeur à l’Assemblée nationale le président de l’Assemblée nationale, a mis sur pied le Comité ad hoc à qui il a été demandé de faire le diagnostic des maux qui minent l’Assemblée nationale d’une part, et, d’autre part, de proposer des solutions, pour sauver l’année en cours et pour éviter que de telles situations ne se reproduisent à l’avenir.

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