Deux jours déjà qu’Aminou Alioum, correspondant de la chaîne de télévision Canal 2 international, est en garde-à-vue à Garoua. « Le lundi 13 novembre 2023, notre collègue Aminou Alioum…a été arrêté par des éléments de la Division de la police judiciaire de l’Extrême-nord à Maroua. Le reporter a ensuite été conduit manu militari à Garoua dans les services de police de la ville», informait hier la Chaîne verte, à travers une Déclaration de la Société de ses rédacteurs. On y apprenait que « sans communication des parquets compétents, ou même de la police, nous avons appris de diverses sources proches du dossier qu’Aminou Alioum a été interpellé pour avoir diffusé sur un ou plusieurs réseaux sociaux, de nouvelles relatives à une prétendue rixe entre le président d’une des juridictions judiciaires basées dans le département de la Bénoué et un greffier ».
Nos sources indiquent que l’homme a été interpellé suite à un mandat d’amener signé du procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Garoua. Pour être amené sur le « lieu du crime ». L’homme qui réside à Maroua a été ainsi happé tel un malfrat et détenu, alors qu’il a un domicile connu et qu’il pouvait être entendu et libéré, en restant à la disposition de la justice. Aminou Alioum a été auditionné hier, a-t-on appris. Selon des sources dignes de foi, il est plus exigé du journaliste qu’il dévoile ses sources, que de démontrer la véracité des faits relatés. « Ce qui laisse croire que les faits sont vrais », commente un proche d’Aminou Alioum. Depuis hier, des « négociations » sont en cours en vue de la libération du reporter, qui a catégoriquement refusé de céder à la pression qu’il a subie, afin de livrer son informateur.