Afrique centrale : quel Centrafricain pour le poste de gouverneur de la Beac?

Le mandat du Tchadien Abbas Mahamat Tolli s'achève en ce mois de février 2024 et c'est au tour de la RCA d'occuper la plus haute fonction de la Banque centrale. Qui sera l'oiseau rare? Défis actuels brosse les portraits de potentiels prétendants.


Le mandat du Tchadien, Abbas Mahamat Tolli au poste de gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) expire en mi-février prochain. Nommé-sur proposition des autorités tchadiennes- le 17 février 2017, le neveu du défunt président tchadien Idriss Déby Itno et cousin de l’actuel président de transition, Mahamat Idriss Déby, a remplacé Lucas Abaga Nchama-Equato-guinéen.
Conformément aux textes en vigueur en zone Cemac, l’ancien président de la Banque de Développement des Etats de l’Afrique centrale, à qui l’on prête déjà l’ambition de rejoindre la Banque Africaine de Développement (Bad), a passé 7 ans à la tête de la banque centrale de la sous-région Afrique centrale- constituée du Cameroun, du Congo, de la République centrafricaine, du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Tchad.
Il revient donc aux chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale de choisir le futur gouverneur de la Beac, parmi les trois candidats que proposera le centrafricain, Faustin Archange Touadera. En effet, en vertu du principe de la rotation des postes à la tête des institutions communautaires, le poste de gouverneur revient à la République centrafricaine.


Successeur potentiel


A Bangui-capitale politique de ce dernier pays-, certains noms circulent. Leurs profils font également d’eux- à tort ou à raison-, et chacun pris individuellement, le successeur potentiel de Abbas Mahamat Tolli.
Mesmin Koulet-Vickot, l’un d’eux est présenté- au regard de son profil comme l’homme de la situation. Depuis le 1er septembre 2020, cet ancien cadre supérieur de la Banque centrale est le représentant du Fonds monétaire international pour le Sénégal et la Bceao. Avant de rejoindre ce poste, il a été entre 2016 et 2020 économiste principal au département de la monnaie et des marchés de capitaux et au département Afrique du Fmi entre 2009 et 2016.
Lors de son passage à la Beac, Mesmin Koulet-Vickot a occupé la position d’Assistant du vice-gouverneur. Il est diplômé en économie internationale au Centre d’Etudes et de Recherche en Développement international de l’Université de Clermont 1- Auvergne en France.
Comme Mesmin Koulet-Vickot, Bienvenu Marius Roosevelt Feïmonazoui connaît également très bien la Banque centrale. Cet informaticien de formation est arrivé à la Beac en 2005 comme ingénieur d’Etudes et Base de données. Le natif de Bangui a fait ses preuves à plusieurs postes de responsabilités dont celui de directeur général du Contrôle général de la Beac.
Ancien président du conseil d’administration de la Beac et ancien président du Comité ministériel de l’Union monétaire d’Afrique centrale, Herve Ndoba s’est particulièrement fait remarquer en 2022 à l’occasion du concours de recrutement des agents d’encadrement supérieurs de la Beac. Cet ancien ministre des Finances et du Budget de son pays, la Rca a, à moult reprises instruit l’annulation de ce concours pour fraude. Herve Ndoba est titulaire d’un master en Ingénierie financière et cumule une vingtaine d’années d’expérience. Yvon Sana Bangui dont le nom a récemment fuité sur les réseaux sociaux comme le nouveau gouverneur de la Beac cumule également une richesse expérience professionnelle dans le secteur. Le cousin du président Touadera bénéficie de l’attention de ce dernier. Est-ce un atout?


Profil


Maurice Christian Ouanzin fait également partie des profils sûrs pour succéder à Abbas Mahamat Tolli. Il a été nommé par le président Paul Biya, d’alors président de la Conférence des chefs d’Etat de la Cemac, secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique centrale. Il a fait l’essentiel de sa carrière à la Banque centrale D’autres noms sont évoqués tels que Rameaux-Claude Bireau, l’actuel ministre de la Défense ou Félix Moloua, l’actuel Premier ministre. Le premier est douanier de métier et s’est frotté aux dossiers touchant à la banque centrale lorsqu’il était ministre-conseiller chargé des Affaires économiques. Le second est enseignant. Sans avoir le profil de l’emploi au sens strict, leur proximité respective avec le président centrafricain pourrait également faire de l’un comme de l’autre le successeur du Tchadien.

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