Les images qui circulent sur les réseaux sociaux témoignent à suffisance de la gravité de la situation. La Route nationale N°4 reliant Yaoundé et Bafoussam) barrée par la sécurité routière ce 25 avril 2019. Des hommes armés de machettes dans les rues, des personnes courant dans tous les sens, des blessés comme en témoignent des traces de sang sur la tête ou sur le corps,… Ce depuis la nuit dernière.
Tout serait parti du décès d’un jeune ressortissant du septentrion, au cours d’une rixe. «À l’origine, une bagarre suite au fameux phénomène de »taxage » de téléphone entre deux adolescents (15-18ans). L’un, ressortissant du grand nord et l’autre ressortissant du Centre (Eton). Malheureusement, celui du Nord sera grièvement blessé et succombera suite à ses blessures à l’hôpital de district d’Obala », rapporte un reporter de Lékié Fm, une radio privée locale. La bagarre elle-même étant la conséquence d’une dispute qui a eu lieu hier mercredi entre deux concurrents convoitant une jeune fille. « Les deux gars se sont retrouvés au domicile familial de la fille en question, et se sont discutés jusqu’à en arriver aux coups de poings ; le père de la fille qui était présent à la maison est intervenu en les fouettant et a également administré une fessée à sa fille devant ses amants en lui rappelant qu’elle est encore petite. Une fois partis, ils ont poursuivi la partie loin de la ; l’un avait le couteau, mais l’autre, plus costaud, a réussi à le récupérer pour le poignarder », complète un témoin rencontré par Magic Fm, une radio privée de Yaoundé.
Alors « ce matin aux premières heures, les jeunes ressortissants du Nord ont investi tous les domiciles des différents concernés et sont passés à une opération d’agression physique et saccage du domicile des parents de a fille ». Ce qui a eu pour effet de pousser les autres à s’organiser pour l’autodéfense : « Face à cette situation, les autochtones se sont constitués en groupe d’autodéfense malheureusement la situation a dégénéré », poursuit le confrère.
On apprend d’un voyageur coincé par cette situation, que « les éléments de la Garde présidentielle basés dans le coin se sont vus obligés de secourir les policiers et gendarmes en infériorité numérique pour faire face à la gravité de la situation ». Les hommes en ténue auraient manié à la fois le bâton et la carotte pour ramener les esprits surchauffés. De quoi garder le bilan à un mort (celui par qui tout a dégénéré) et plusieurs blessés. On apprend que le préfet de la Lékié a tenu une réunion de crise durant tout l’après-midi avec ses principaux collaborateurs ainsi que des personnes plus ou moins concernées par le drame.