La partie n’est pas terminée pour le Cameroun qui a perdu le 30 novembre dernier l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019. Le comité exécutif de la Confédération Africaine de Football (CAF) n’ayant pas clarifié la situation. Le retrait de l’organisation étant adossé sur l’article 92 du Règlement de la CAN qui dispose que « si un pays qui a obtenu l’organisation d’une phase finale de la CAN se désiste ou se fait retirer l’organisation, il lui sera infligé, outre les sanctions disciplinaires, une amende… » L’alinéa 3 du même article parle d’un « retrait de moins de deux ans avant la date du tournoi final, une amende de 500 mille dollars et suspension de la prochaine édition de la CAN de son équipe nationale A, sans tenir compte de l’édition concernée ». Pour répondre au cas du Cameroun. Sur les antennes de Radio France International (RFI), Constant Omari, vice-président de la CAF, estime que « le problème ne se pose même pas, puisqu’au départ il était question que le Cameroun puisse jouer tous ses matchs dans un groupe et que c’est à la fin qu’on allait décompter si le Cameroun était pays organisateur, mais on ne décompte pas ». Mais les Comores, classés 3ème du groupe B (avec 5pts) des éliminatoires de cette 32ème CAN, ont saisi la CAF pour exiger l’application intégrale du règlement. Invité de Radio foot international sur RFI, Saadi Ben Amir, le manager général de l’équipe nationale des Comores, a rappelé que « le Maroc devait organiser 2015, il n’a plus participé en Guinée équatoriale. L’année dernière, pour ce qui est du Chan, le Kenya qui devait l’organiser, la CAF l’en a dessaisi, et le Kenya n’a pas participé et c’est le Maroc qui a joué, parce que c’est le Maroc qui organisait. Un autre exemple, en 2017, Madagascar devait organiser la CAN U17 ; pour problème d’infrastructures, Madagascar n’a pas organisé et n’a pas participé à la compétition ». Pour conclure que « la logique voudrait que le Cameroun étant dessaisi de l’organisation, ne participe pas au tournoi », exige-t-il.
Dossier politique
Réponse du berger à la bergère : « On n’a pas appliqué le volet sanction parce que nous avons tenu compte d’un certain nombre de facteurs : un pays qui a mobilisé des moyens colossaux, malheureusement il y a des aléas liés à l’état d’avancement des chantiers ». Pour Constant Omari qui avait accompagné Ahmad Ahmad à l’audience chez Paul Biya le 2 octobre dernier, « le Cameroun n’était pas incapable d’organiser la CAN ; il y a juste eu retard dans l’avancée des travaux. Nous avons évalué les travaux qui sont liés à la Can à 24 équipes et en intégrant l’implication, la garantie que le chef de l’Etat avait donnée et en tenant compte du poids du Cameroun en matière de football sur le continent ». Un constat fait avant l’échéance donnée pour la fin des travaux. « Nous avons quitté le mode d’urgence pour fonctionner en mode prévisionnel », justifie-t-il. Confiant que le Comité exécutif avait déjà pris sa décision à l’avance et en avait informé le cabinet civil de la Présidence de la République du Cameroun, « par respect pour le président Biya ». Pareil pour Alassane Ouattara de la Côte d’ivoire qui perd également 2021 au profit du Cameroun, pour le même motif. Confirmant l’angle politique de ces dossiers classés a priori. Sous la pression des journalistes, qui redoutent qu’on se retrouve avec un pays de trop si le pays organisateur se trouvait être issu d’un groupe autre que celui du Cameroun et qui devrait être d’office qualifié. « Qui peut le plus peut le moins », s’est-il contenté, parlant du Comité exécutif. Le Congo est en course pour reprendre la CAN 2019, mais le Maroc a le soutien des fédérations du Maghreb.