Finances publiques : le service de la dette intérieure à la peine

Durant le premier trimestre 2024, seulement 50,3 milliards de FCFA ont été payés sur des projections du service de la dette intérieure annuelle de 947,3 milliards de FCFA.



Le Cameroun tient bien le service de sa dette extérieure. On ne saurait, en revanche en dire autant pour ce qui est de la dette intérieure qui s’accumule d’année en année. Entre janvier et mars 2024, cette dette-constituée des titres publics, de l’emprunt consolidé Beac, de la dette structurée [dette ayant fait l’objet des conventions entre les créanciers et l’Etat] et la dette non structurée [ dette constituée des arriérés constatés à une date donnée au niveau du ministère des Finances] -, a été payée uniquement à hauteur de 50,3 milliards de FCFA dont 46,1 milliards de principal et 4,2 milliards de FCFA d’intérêt. Selon la direction générale du budget. Pourtant, selon la Caisse autonome d’amortissement, elle est évaluée à 3 663 milliards de FCFA, restes à payer y compris. Ce montant doit-on le souligner est en hausse de 169 milliards de FCFA par rapport à la même période il y a un an. En effet, en mars 2023, elle était évaluée 3 494 milliards de FCFA.
Par ailleurs, d’après les projections de la loi de Finances de l’année en cours, le service de la dette intérieure annuelle est de 947,3 milliards de FCFA, dont 220 milliards de FCFA de restes à payer. Il est donc clair qu’avec seulement 50,3 milliards de FCFA réglés, l’Etat peine à payer sa dette intérieure ou tout au moins y accorde moins d’importance.
Il est pourtant difficile d’atteindre le taux de croissance économique escompté pour l’émergence à l’horizon 2035 si le service de la dette intérieure est mal tenu. En effet, cette situation affecte la trésorerie des entreprises qui conséquemment peinent, à leur tour, à investir, embaucher et même jouer leur rôle de moteur dans l’épanouissement de l’activité économique.
En outre, cette situation, si elle perdure, pourra réduire la confiance des investisseurs vis-à-vis de l’Etat, pour l’instant on en est pas encore là. Enfin, à la longue, les créanciers de l’Etat ou ses prestataires pourront exiger des taux d’intérêt plus élevés sur les futurs emprunts, en raison du risque en couru.

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