Vie chère : ces produits dont les prix risquent de grimper

La guerre en Ukraine ajoutée aux conséquences de la pandémie du Covid 19 a des répercussions sur plusieurs secteurs d’activités avec comme principale incidence une pression sur les prix de vente, selon des données du groupement interpatronal.

Les pâtes alimentaires et autres produits dérivés du blé. La crise ukrainienne a accéléré les tensions sur le marché mondial du blé. La Russie en est le 1er exportateur et l’Ukraine le 5ème. Le cours de cette matière première est en hausse. De 44% entre janvier 2020 à janvier 2022, il est passé à plus 83 % de janvier à mars 2022. Si jusqu’ici, les répercussions sont perçues dans la pâtisserie, notamment sur les prix du pain, elles ne sont pourtant pas limitées à cela. Le blé est en réalité la principale matière dans le secteur de la minoterie. En plus de la farine dont le prix a connu un ajustement de 5000 FCFA ce mois au Cameroun avec une incidence sur le prix du pain, d’autres produits risquent de subir le même sort. C’est le cas des pâtes alimentaires qui sont également faites à base du blé. Et il risque d’en être de même pour des produits dérivés comme le semoule.

HUILE RAFFINEE ET SAVON DE MENAGE

Alors que les ménages font déjà face à une hausse non formelle de la bouteille d’huile raffinée, ils risquent de débourser encore plus cher pour avoir ce produit. Les acteurs du secteur des oléagineux proposent en réalité au gouvernement de procéder un ajustement partiel des prix de vente à la réalité des coûts des entreprises. Le litre d’huiler affinée devrait selon eux passer à 2040 F CFA, tandis que les prix pratiqués actuellement oscillent entre 1200 et1500 F CFA avec des spéculations. Pour le savon de ménage, le Kg devra être fixé à 700 FCFA. Les industriels estiment que cet ajustement des prix de vente aiderait à soutenir la filière qui fait face à un déficit structurel de la production nationale estimé à 160 000 tonnes en 2021. Ils sont donc obligés d’importer pour combler ce déficit accentué ces dernières années par les crises conjoncturelles. A cette contrainte, il faut ajouter comme pour d’autres secteurs, la hausse des cours de l’huile de palme brute, principale matière première utilisée par les raffineurs. Ces cours selon leurs données ont connu une augmentation de +75% de janvier 2021 à janvier 2022 et de +35% de janvier à mars 2022. Ce qui a pour conséquence une hausse de + 33% du prix de revient du kg de savon par exemple, tandis qu’on enregistre plus de 100 milliards FCFA de surcoût d’importation.

ENGRAIS ET PRODUITS PHYTOSANITAIRES

D’après les données publiées par le Gicam, on note une progression du prix moyen de la tonne d’engrais. Il serait de + 293% entre janvier 2020 à janvier 2022. Soit de 200 000 FCFA à 540 000FCFA. Ce qui s’ajoute à une hausse du fret qui est de + 100 000 FCFA / tonne. Dans un tel contexte, diverses conséquences sont envisagée à la fois sur les entreprises et le marché. Il y aurait une réduction drastique des capacités d’approvisionnement, des délais de couverture des marchés très courts et bien entendu une hausse des prix de vente. Cette dernière sera également accompagnée de la rareté de ce produit. Ce qui d’après les acteurs du secteur va induire une réduction de la quantité d’engrais consommée pour le paysannat rural de -60% et de -30% pour agro-industries. Il faudrait de ce fait s’attendre à une baisse de la production agricole. Ce qui risque dans le long terme de créer une hausse des prix des produits vivriers.

CIMENT

Les acteurs de l’industrie du ciment souhaitent que soit opéré un ajustement partiel des prix de vente/tonne à la réalité des coûts: En somme une augmentation de 78 081 FCFA à 82765 FCFA pour le 42,5 R et de 65628 FCFA à 69 565 FCFA pour le 32,5 R. L’une des raisons est que le cours du clinker a évolué de + 89%. Bien plus, le coût du fret est aussi passé de 20€/t en janvier 2020 à 53 €/t à décembre 2021. Soit de + 165%. Conséquence, pour produire un sac de un sac de ciment de 50kg, les entreprises disent supporter des frais supplémentaires. Le surcoût est en effet passé de+ 1000 – 1200 FCFA HT avec des pertes financières de + de 15 milliards F CFA HT depuis le 2nd semestre 2021. Il n’est pas exclu que le prix du sac de ciment passe lui aussi bientôt à la hausse.

BOISSONS

Les consommateurs pourraient bientôt voir une augmentation d’au moins 50FCFA TTC sur la bouteille de 65 cl actuellement fixée à 650 FCFA. Les entreprises du secteur brassicole sollicitent en effet une augmentation minimale de 8% des prix des produits finis. Ce serait la solution pour réduire l’impact négatif de la dépendance de ce secteur aux importations pour environ50% de son coût de production. L’industrie brassicole utilise massivement des matières premières, des emballages, des équipements et des pièces de rechange majoritairement importés. Entre autres du malt, du sucre, du houblon, du maïs, du sorgho pour produire la bière. Pour les boissons gazeuses et les eaux minérales, PET, du
sucre et des extraits naturels. Ce qui lui fait subir la variation du prix des matières premières et des consommables ainsi que du fret maritime mais aussi d’autres contraintes. Notamment la non disponibilité en quantité et en qualité de l’énergie électrique fournie par ENEO et donc par un fonctionnement à 50% sur groupes électrogènes et par le cours libre du fuel totalement fiscalisée pour les industriels. Aussi, une pression fiscale de 52 % sur ses prix de vente qui ont augmenté de30% en 5 ans suite aux dispositions successives des lois de Finance sur son activité alors que le pouvoir d’achat est en baisse. En chiffres, ces industriels parlent d’environ 35 milliards FCFA de Surcoûts d’importations sur les principales matières premières, un coût de production de la bière en hausse de +20% entre 2022 et 2020. Plus 7 milliards pour la consommation du fuel pour des pertes induites de l’ordre de plus de 44 milliards du fait du non-ajustement des prix. Il est donc nécessaire selon eux, de procéder à une augmentation du prix des produits finis d’au moins 8%. Ce qui compenserait à hauteur de 28 milliards sur 35 milliards de surcoût.

Défis Actuels

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