Eboulement de terrain de Mbankolo : le jour d’apres

A l’origine de ce drame qui a fait une trentaine de morts le 8 octobre courant, la rupture de la digue d’un étang piscicole, après de fortes pluies.

Entrée du lieudit Nkol-Etam au quartier Mbankolo dans l’arrondissement de Yaoundé Il, le 9 octobre, un jour après le drame survenu la veille. Il est environ 10 heures. Un pick-up du corps national des sapeurs-pompiers sort du quartier, laissant à son passage des tâches de sang humain sur le sol. Sous des pleurs et cris- de détresse- des riverains, il prend la direction de l’hôpital central de Yaoundé, selon des indications révélées quelques minutes plus tard par des éléments des forces de l’ordre.

Non loin de l’entrée sus-évoquée, le portail d’une bâtisse est pris d’assaut par des individus qui tentent, en vain de pénétrer dans la maison. Ils sont retenus par des gendarmes qui y sont postés. Devant cette bâtisse en effet, sont stationnés des véhicules du corps national des sapeurs-pompiers dans lesquels sont déposés des corps sans vie extraits des décombres en contrebas de la maison, avant d’être acheminés à la morgue de l’hôpital central. Selon le bilan officiel, on dénombre une trentaine de morts ( 28), trois disparus, vingt blessés et 57 familles touchées par le drame.

En contrebas de la maison sus-évoquée- qui accueille sinistrés et corps sans vie-, et à perte de vue, des soldats du corps des sapeurs-pompiers et des volontaires, à l’aide des pelles, pioches et machettes, fouillent des décombres. Epaves des toitures, assiettes, congélateurs, planches en lambeaux, animaux morts et végétaux arrachés et emportés par le courant d’eau, entre autres, sont extraits du sol, dans de la boue, dans l’espoir de trouver des corps humains. Il est environ 10 heures 30 minutes. Les chances de retrouver des survivants sous ce décor après plus de 14 heures de temps s’amenuisent, aux dires des secouristes qui ne perdent tout de même pas espoir. La solidarité est de mise, d’aucuns se passent un mégot de cigarette.

Des riverains assis-non loin de la zone de fouille-, pour certains à même un sol totalement mouillé par la pluie de veille et les eaux de l’étang piscicole qui continuent de ruisseler à grands flots, ont des yeux larmoyants. Çà et là, pleurs et marmonnements se font entendre. Une foule de plus en plus nombreuse constituée des riverains, mais aussi des curieux, envahie les lieux au fur et à mesure que le temps passe.

A l’origine du drame, la cession de la digue d’un lac artificiel-étang piscicole- dans la soirée du 8 octobre. Encore visible au niveau qu’a eu lieu la rupture d’énormes morceaux de béton et du fer brisé, ayant cédé sous la pression des eaux des pluies qui se sont abattues sur la ville ce jour-là. Selon des riverains, cet étang date de l’époque coloniale.

A Yaoundé, ce drame survient après un précédent le 27 novembre 2022 au quartier Damas dans l’arrondissement de Yaoundé III. Des pluies torrentielles y avaient causé l’écroulement d’un terrain sur le flanc d’une colline, faisant environ quinze morts. La ville aux sept collines connaît davantage une occupation non contrôlée et rapide des zones dites non-constructibles. A l’origine de ce phénomène, le faible coût du terrain et l’absence du contrôle des autorités.

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