Yaoundé : ruée vers les zones non constructibles

Au vu et au su des pouvoirs publics ; marécages, flancs et contrebas des collines, entre autres, sont envahis par des populations, au péril de leur vie.




« C’est peut-être une caricature, cette maison qui est à votre droite, pendant combien de temps peut-elle encore résister aux intempéries ». Ces propos sont du ministre de l’Administration territoriale. Paul Atanga Nji qu’accompagnait son homologue de l’Habitat et du Développement urbain, désigne une maison de plusieurs niveaux perchée sur le flanc d’une colline non loin du lieu du drame de Mbankolo. Nous sommes le 9 octobre courant.
A une vingtaine de mètres de la maison sus-désignée, un autre immeuble de sept niveaux brille par son architecture extraordinaire et sa position. En effet, cette maison dont les murs comptent au plus deux poteaux, s’étend sur une longueur d’au moins une vingtaine. Chose curieuse encore, les linteaux séparant les différents niveaux ont une épaisseur visiblement très réduite. Au-dessus de tout cela, la maison est entourée de petits rochers qui ruissèlent sans cesse d’eau, du moins le temps de notre passage sur le terrain.
Comme cette maison, plusieurs habitations dans ce quartier essentiellement fait d’un relief escarpé auquel s’ajoutent des roches font peur et, présagent des risques d’éboulements, si rien n’est fait. La zone est déclarée non constructible par les pouvoirs publics, cependant, il s’y est développé des constructions à la fois solides –faits par des individus fortunés au regard de leurs investissements- et précaires, en contrebas des collines, pour ces dernières. Vues dehors, ces maisons-solides ou celles fragiles- constituent de véritables dangers et ne tiennent qu’au gré des caprices de la nature surtout en ce temps où les bulletins météorologiques annoncent de fortes précipitations dans la ville.
Le quartier Mbankolo n’est d’ailleurs pas un cas isolé dans la ville aux sept collines. Des maisons sur les flancs ou en contrebas des collines et dans les marécages sont monnaies courantes. Nkolbikok, Tsinga Elobie et Mokolo au lieudit Nyam-chacal dans l’arrondissement de Yaoundé II, Eloumden non loin de Nkolbisson dans l’arrondissement de Yaoundé VII ou après la Chapelle Mvog-Mbi dans l’arrondissement de Yaoundé VI, pour ne citer que ces exemples, sont des zones non constructibles où des habitations se sont développées, au vu et au su des pouvoirs publics. Ces zones à risque, apprend-on, font pourtant partie du domaine public et ne peuvent faire l’objet d’appropriation personnelle, sauf désenclavement préalable.
Si la sensibilisation des populations telle qu’indiquent les pouvoirs publics est loin de porter des fruits, il est peut-être temps de passer à la répression si l’on veut éviter d’autres drames.

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