Deux semaines après le drame de Mbankolo, les premières sanctions sont tombées. Le ministre des Domaines, du cadastre et des affaires foncières (Mindcaf) a signé ce 19 octobre 2023 deux décisions frappant cinq agents de l’Etat relevant de son département ministériel. Dans l’une des décisions, Henri Eyebe Ayissi suspend Paul Biya Awono et Isaac Thierry Ébang, tous deux ingénieurs de travaux publics en service dans son ministère, de toute activité professionnelle pour une durée de 4 mois, « pour manquement graves à l’éthique et à la déontologie de la fonction publique de l’Etat ». Le premier était chef du service départemental du cadastre dans le département du Mbam et Inoubou (région du Centre) et le second, en service à la délégation régionale du Mindcaf pour le Sud.
Dans une autre décision, Prosper Ndougsa (chef du service régional du cadastre au sein de la délégation régionale du Centre), Bénédict Pock Biba’a Bi-Nyemb (de chef du service départemental du cadastre) et Jeanne Alima née Fouda Binembe (et de conservateur foncier A à la délégation départementale du Mfoundi) sont suspendus temporairement de leurs fonctions pour « manquements (…) au plan professionnel », en lien avec les événements de Mbankolo.
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Par ailleurs, le Mindcaf a procédé au retrait de deux titres de propriété frauduleux sur le site du drame. C’est que les deux titres fonciers sont réputés être irréguliers. L’un des terrains attribués dans ces titres « se situe dans le périmètre incluant des espaces relevant du domaine public naturel, insusceptibles d’appropriation privée et impropres aux constructions à usage d’habitation ou favorisant des regroupements de personnes », justifie Henri Eyebe Ayissi. Indiquant que l’autre titre foncier « a fait l’objet d’une augmentation considérable et irrégulière de sa superficie initiale ».
Ces sanctions surviennent après les enquêtes menées par le Mindcaf, après l’éboulement de terrain de Mbankolo dans la nuit du 8 au 9 octobre 2023. La digue d’un lac artificiel a cédé sous de fortes pluies et les eaux ont emporté plusieurs dizaines de maisons sur le flanc de la colline. Plusieurs dizaines de morts enregistrés, des disparus et des blessés. L’Etat a décidé de l’évacuation du lieu et les rescapés recasés à la Maison du parti de Nkomkana.