Diplomatie : Le Nguon au patrimoine de l’humanité

L’annonce en a été faite ce 6 décembre 2023 à Kazane au Botswana.

Rituel autour du pouvoir sacré royal

Ça y est ! Le Nguon est désormais un héritage non plus seulement du peuple Bamoun au Cameroun, mais de l’ensemble de l’humanité. Au terme d’une session du Comité intergouvernemental de l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), le Nguon a été inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité a été faite. Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, le ministre des Arts et de la culture, portait le dossier, avec à ses côtés le sultan Mforifoum-Nabil Njoya, sultan roi des Bamoun qui mieux que quiconque, pouvait représenter le terreau du Nguon, le pays Bamoun.

C’est l’aboutissement d’une bataille de longue haleine menée par les pouvoirs publics camerounais, portant un projet qui a tenu à cœur feu Ibrahim Mbombo Njoya, géniteur et prédécesseur de l’actuel roi. Le 19ème successeur de la dynastie de Nchare Yen peut marquer le dernier pas vers Allah, s’il n’y était pas encore parvenu. Lui qui y avait cru et travaillé à redonner à la fête traditionnelle du peuple Bamoun, une nouvelle dynamique depuis son accession au trône royal en 1992; et qui s’est longtemps battu pour la victoire que l’on célèbre aujourd’hui. Mais qui s’est éteint avant d’avoir vu le bout du tunnel. A peine un an que l’homme a engagé le voyage vers la félicité céleste, que son successeur vit la « terre promise ». A Kazane, en terre botswanaise.

Ibrahim Mbombo Njoya aura rêvé

Victoire

La victoire est d’autant plus retentissante que c’est le tout premier élément culturel camerounais qui franchit les frontières géographiques pour épouser l’immensité de l’universalité. «C’est un dénouement heureux d’un processus singulier, initié par SM le feu sultan Ibrahim Mbombo Njoya, avec le soutien du gouvernement camerounais. Son successeur, SM Muhammad-Nabil Mforifoum Mbombo Njoya s’est inscrit dans la continuité fructueuse et glorieuse, et a porté ce projet à bras le corps. Aujourd’hui, la communauté Bamoun est heureuse de voir l’une des facettes les plus fortes de sa culture et de sa tradition reconnue dans le monde. Le Nguon inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, est désormais au panthéon », salue Azize Mbohou, responsable de la communication du sultanat Bamoun. «C’est une fierté pour le Cameroun tout entier », souligne-t-il. C’est dire si la 550ème édition du festival fondé en 1394 par Nchare Yen, sera un moment exceptionnel pour le peuple camerounais en particulier et les Camerounais en général.

Fondé en 1394 par Nchare Yen, le Nguon est une fête traditionnelle organisée par le peuple Bamoun, sous la houlette de son roi. Au départ, c’était l’occasion de « régler les litiges fonciers», et au cours de laquelle « on sollicitait la sagesse des esprits pour résoudre les conflits et ramener la cohésion entre les divers groupes sociaux», selon petitfute.com. A l’occasion, outre des rituels autour du pouvoir sacré du roi, le monarque est mis sur le grill d’une justice coutumière, au sujet de sa gouvernance. Question pour son peuple de lui renouveler sa confiance.

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