Filière rizicole : Une usine de transformation de riz inaugurée à Yagoua

L'infrastructure dont les travaux de construction ont coûté un peu plus de 50 millions de FCFA s'inscrit dans le cadre du projet Fed agropastoral financé par le Fonds européen de développement (Fed) sous couvert l'Agence française de développement (AFd).

Une nouvelle usine de transformation de riz vient de voir le jour dans la commune de Yagoua, département du Mayo Danay, région de l’Extrême-Nord. Une initiative du Programme national de du développement participatif (Pndp), une stratégie de réduction de la pauvreté mise sur pied par le Gouvernement camerounais avec l’appui de ses partenaires financiers et techniques dont les travaux ont été réceptionnés le 30 avril dernier. D’un coût de plus de 50 millions de FCFA, la construction de cette nouvelle usine de transformation de riz a pour objectif de contribuer à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire dans le pays.

En effet, le riz qui est produit dans cette commune, pourra être transformé et vendu à un prix suffisamment favorable. Ceci à travers une capacité de décorticage de 49 000 tonnes de riz paddy en trois variétés. « Cette machine va franchement nous aider parce qu’ici on produit des milliers de tonnes. Malheureusement les producteurs sont souvent obligés de vendre leur riz non décortiqué à vil prix au Nigeria faute de machine », a expliqué Cherif Moustapha, cultivateur de riz et directeur de cette unité de transformation.

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L’on entrevoit déjà à travers la mise sur pied de cette unité de transformation de riz, une volonté du gouvernement de vouloir booster la production rizicole du Cameroun. Surtout quand on sait que le pays ne parvient pas encore à satisfaire la demande locale en matière de riz estimée à 600 000 tonnes. Et pour combler le déficit évalué à plus de 200 000 tonnes, l’État a recours aux importations. Des importations qui lui ont coûté en 2021, un peu plus de 200 milliards de FCFA pour une quantité importée de 776 601 tonnes contre 591 597 tonnes en 2020 évaluée à près de 160 milliards de FCFA. Soit une hausse de 185 004 tonnes (31,3%) en un an.

Le riz est à 5% des importations du Cameroun

Par ailleurs, la réalisation de cette infrastructure s’aligne ainsi avec les différentes mesures mises sur pied par l’Etat du Cameroun pour booster la transformation riz. Notamment avec le projet d’appui au développement des filières agricoles (Padfa II) cofinancé par le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le gouvernement à hauteur de 33 milliards de Fcfa déployé à travers la construction de huit unités de transformation du riz. Il convient de rappeler que selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), pour le premier semestre 2021, le riz a, à lui seul, représenté 5% de l’enveloppe globale des importations du pays chiffrées à 1 824 milliards de FCFA, pour 5,07 millions de tonnes de marchandises importées. Signalons que le riz fait partie des produits qui ont tiré à la hausse, les prix des produits agricoles exportés par la Cemac, à côté du cacao et la banane.

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En effet, l’indice des prix des produits agricoles exportés par les pays de zone monétaire ont connu une hausse de 7,3%, porté par les produits suivant : banane (+11,7%) ; du cacao (+10,9%), du riz (+9,8%) ; du sucre (8,5%), du caoutchouc (8,2%), de l’huile de palme (+3,2%), du tabac (1,2%). La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), banque commune aux 6 Etats de la Cemac (Cameroun, Congo, Tchad, Gabon, RCA et Guinée Equatoriale) a rendu public, il y a quelques temps, la note d’analyse de l’Indice composite des cours des produits de base (Iccpb) de la sous-région comptant pour le premier trimestre 2023.

Dans ce document consulté par Défis Actuels, il se révèle que les prix des principaux produits agricoles exportés de la Cemac en direction de l’extérieur ont progressé de 7,3% sous la période sous revue. Et pour cause « l’amélioration des perspectives d’évolution de la demande mondiale concernant certains produits, à l’instar du cacao, du riz et de la banane et, dans une moindre mesure de l’huile de palme et du caoutchouc, en lien avec la reprise de la demande chinoise (premier importateur mondial de l’huile de palme et du caoutchouc) ».

Source : Defis Actuels no 766 du 8 au 10 mai 2023

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